L'augmentation touche d'abord la gonorrhée (ou blennorragie), en hausse de plus d'un quart à 2500 cas en 2016. En 2014, les recensements faisaient état d'un recul de 4% pour la première fois depuis la réintroduction du devoir d'annonce de cette affection en 2006.
La syphilis affichait des chiffres à la baisse deux années consécutives avant une nouvelle hausse de 11,5%. En 2016, 1176 cas ont été annoncés.
Pour la chlamydiose, l'une des plus fréquentes infections sexuellement transmissibles en Suisse et en Europe, l'augmentation atteint 8,5% à 11'000 cas.
Situation stable pour le sida
Les efforts de sensibilisation n'ont toutefois pas été perdus, selon l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Pour le sida, la situation est stable: 556 nouveaux cas en 2016, contre 552 en 2015.
Pour l'OFSP, la hausse des MST est en partie à mettre sur le compte de la qualité des nouveaux tests et des campagnes de sensibilisation des médecins.
ats/cab
Continuer la prévention
En 2011, la campagne Love-Life prévoyait aussi des messages de prévention pour d'autres maladies sexuellement transmissibles. Outre les règles de "safer sex" (pas de pénétration sans protection, pas de sperme ou de sang menstruel dans la bouche), l'OFSP recommandait de consulter le médecin en cas de démangeaisons, irritation ou écoulement suspect.
La campagne Love-Life sera poursuivie cette année. Environ deux millions de francs par année sont investis dans la prévention. A titre de comparaison, les autorités comptent pour une personne diagnostiquée positive au VIH des coûts de traitement à vie d'environ un million de francs à la charge de l'assurance maladie.
Alerte mondiale
L'automne dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une mise en garde sur les difficultés croissantes à lutter à l'échelle mondiale contre les MST, telles la gonorrhée, la syphilis et la chlamydiose. Les bactéries lâchées par ces maladies sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques.
L'une des raisons avancées était que les médicaments étaient mal ou trop utilisés. La résistance est particulièrement importante pour la gonorrhée qui infecte chaque année 78 millions de personnes dans le monde.