Les parlementaires ne sont toutefois pas tous si sévères. Le rapport, qui a déjà fait l'objet d'une discussion controversée fin décembre, n'a été adopté que par 11 voix contre 9 par la commission du National et par 9 voix contre 1 par celle du Conseil des Etats.
Selon la majorité, le conseiller fédéral aurait dû attendre septembre 2016 et les résultats de l'évaluation. En tranchant le 22 mars, Guy Parmelin "n'a pas cherché à stopper une évolution incontrôlable des coûts mais il a plutôt empêché l'instauration de la transparence des coûts".
Selon le rapport, aucun chiffre définitif n'est encore disponible. Les responsables du projet tablaient sur une facture entre 700 millions et 1,1 milliard de francs. La suspension a coûté quelque 20 millions.
Sans concertation
Un des principaux griefs fait à Guy Parmelin est d'avoir agi sans consulter au préalable les responsables du dossier. Or, même si ces derniers ont informé le ministre de manière trop peu active, le projet a été mené dans les règles et des informations sur son avancement sont parvenues en permanence au Secrétariat général du Département fédéral de la défense (DDPS).
Les commissions invitent donc le chef du DDPS à associer désormais ses subordonnés à ses décisions d'une certaine portée politique et à instaurer une culture de communication ouverte. Le Conseil fédéral est quant à lui appelé à reprendre et achever rapidement l'évaluation du projet de même qu'à présenter le plus vite possible des informations fondées sur son contenu et ses coûts.
Le gouvernement devrait aussi édicter des directives afin d'éviter des prises de décisions hâtives et coûteuses. Guy Parmelin s'est à ce stade contenté de prendre acte du rapport. Il ne se prononcera que lorsque le Conseil fédéral se sera penché sur le rapport des commissions.
ats/jgal
Critiques dans la presse
Le projet de défense sol-air vise à remplacer les équipements vieillissants de l'armée suisse. L'achat, avancé après le refus de l'achat de l'avion de combat Gripen, était prévu dans le programme d'armement 2017. Guy Parmelin a gelé les travaux pour disposer d'une vue d'ensemble de la défense aérienne, notamment l'évaluation d'un nouvel avion de combat.
A l'époque, plusieurs médias ont fait état d'incohérences. La Zentralschweiz am Sonntag a tiré la sonnette d'alarme le 14 février 2016 et le ministre de la défense devait participer à l'émission Rundschau le 23 mars.