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Didier Burkhalter critique le décret anti-immigration de Donald Trump

"Nous estimons que cette décision va dans la mauvaise direction"
"Nous estimons que cette décision va dans la mauvaise direction" / L'actu en vidéo / 4 min. / le 29 janvier 2017
Le décret anti-immigration pris aux Etats-Unis "va dans la mauvaise direction", a réagi Didier Burkhalter dimanche. Pour le chef du DFAE, il est contraire aux Conventions de Genève de stopper de manière générale l'accueil de personnes.

"Il y a deux problèmes, un problème pratique et un problème de valeurs", a expliqué à la RTS le conseiller fédéral Didier Burkhalter, à propos du décret promulgué vendredi soir par le nouveau président américain Donald Trump. Celui-ci interdit temporairement l'accès aux Etats-Unis aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays, à savoir la Syrie, l'Irak, l'Iran, le Soudan, la Libye, le Yémen et la Somalie.

Le premier problème concerne les personnes qui ont un lien avec la Suisse, qu'elles soient binationales ou alors qu'elles travaillent en Suisse et doivent se rendre régulièrement aux Etats-Unis. "Il y a des incertitudes et des problèmes pratiques", observe le Neuchâtelois qui rappelle: "On peut prendre aux Etats-Unis toutes les mesures que l'on souhaite en matière d'immigration, mais il faut être conscient des conséquences".

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Des solutions à trouver

"Nous réservons toutes mesures visant à défendre les droits des citoyens suisses concernés", en particulier ceux ayant une double nationalité tombant sous le coup de ces mesures, avait un peu plus tôt indiqué le communiqué du DFAE.

Didier Burkhalter a également insisté sur le fait qu'un tel décret posait également un problème de valeurs. "La discrimination générale d'un pays ou d'une religion est quelque chose que nous n'avons pas l'habitude de faire et que nous ne tenons pas à faire", a-t-il rappelé.

La discrimination générale d'un pays ou d'une religion est quelque chose que nous n'avons pas l'habitude de faire et que nous ne tenons pas à faire

Didier Burkhalter, conseiller fédéral chargé des Affaires étrangères

Le chef de la diplomatie a par ailleurs souligné l'importance que les Etats-Unis trouvent des solutions pour travailler avec les autres en termes de prévention du terrorisme et d'accueil des réfugiés.

Par ailleurs, l'Iran a convoqué l'ambassadeur suisse, Giulio Haas, dont le pays représente les intérêts américains en Iran, pour protester contre ces mesures. Il est primordial dans la prévention de l'extrémisme, d'éviter d'accentuer les frustrations. Il faut réunir la communauté internationale pour s'attaquer aux causes de ces difficultés ", souligne à ce sujet Didier Burkhalter.

ther/jgal avec agences

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Des cas qui créent déjà la polémique

Parmi les personnes touchées par le décret anti-immigration de Donald Trump, plusieurs ont interpellé les réseaux sociaux et les médias. Ainsi une chercheuse de l''EPFL de nationalité iranienne a été empêchée samedi de rejoindre un laboratoire d'Harvard.

I was pretty excited to join @soumya_boston's lab but denied boarding due to my Iranian nationality. Feeling safer?

— Samira Asgari (@samsam_86) 28 janvier 2017



Plus tard, le quotidien 20 Minuten relayait l'histoire d'une femme voyageant de Genève à New York dans un vol Swiss. Celle-ci, arrivée à l'aéroport JFK, s'est vue obligée de repartir en direction de Genève. La nationalité de la passagère n'a pas été divulguée par Swiss, qui a assuré à ses frais son retour en Suisse.

Les critiques de Didier Burkhalter ne font pas l'unanimité

La prise de position critique du chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter contre le décret de Donald Trump provoque des réactions diverses parmis les spécialistes de politique étrangère du Parlement.

Ecouter le sujet du 12h30 de la RTS: