Le taux de personnes tout à fait ou plutôt favorables à la RIE III a ainsi perdu 5 points par rapport à la première étude d'opinion réalisée par l'institut gfs.bern publiée le 6 janvier. La différence est plus marquée encore pour le camp des sondés qui sont tout à fait ou plutôt contre la réforme, qui a grossi de 9 points. Quant aux indécis et sans avis, ils sont encore 11% (-4 points).
Défendue par le Conseil fédéral, la RIE III -qui vise à remplacer les statuts spéciaux par des allègements fiscaux pour toutes les sociétés- trouve ses plus nombreux soutiens parmi les sympathisants du Parti libéral-radical (PLR), puisque 73% d'entre eux l'acceptent. Ce chiffre passe à 60% chez les proches de l'UDC et à 58% auprès des sondés sensibles aux idées du PDC.
A gauche, 19% des sympathisants du Parti socialiste (PS) sont absolument ou plutôt favorables à la RIE III, alors qu'une majorité des trois quarts (76%) dit non et 5% sont sans avis ou indécis. Des proportions qui sont similaires chez les proches des Verts (74% de non, 17% de oui). Quant aux personnes interrogées qui ne revendiquent pas de proximité avec un parti politique en particulier, elles sont 38% à dire tout à fait ou plutôt oui à la RIE III, contre 40% qui la rejettent et 22% qui ne se prononcent pas; ces derniers chiffres montrent l'indécision qui demeure quant à l'issue du vote pour cet objet, note gfs.bern.
Les italophones restent les plus favorables à la RIE III, avec 57% de oui - qui gagne 5 points par rapport au premier sondage. La situation est indécise en Suisse romande où le oui atteint 42% et le non 44%, alors que 14% sont sans avis. En Suisse alémanique enfin, les avis certainement ou plutôt favorables à la RIE III sont à égalité avec ceux qui lui sont tout à fait ou plutôt opposés (46%), alors que 8% sont indécis.
Recul pour la naturalisation facilitée de la 3e génération
Plus marquée que la baisse de popularité de la RIE III, celle de la naturalisation facilitée pour les étrangers de la troisième génération. En un mois, le projet porté notamment par la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD) a perdu 8 points d'intentions de vote favorables, pour se situer au total à 66% d'avis certainement (48%) ou plutôt (18%) pour. Le nombre de personnes qui rejettent cette modification de la Constitution a grimpé dans les mêmes proportions (+10 points) entre les deux sondages, pour atteindre 31%.
Le plus grand clivage se situe entre les Verts qui soutiennent l'arrêté à 99% et les sympathisants de l'UDC qui s'y opposent à 64%. Les autres principaux partis suivent tous l'avis du Conseil fédéral et plébiscitent fortement le texte: 91% pour les socialistes, 80% pour le PDC et 70% pour le PLR. Pour ce qui est des "sans affinités politiques", ils sont 51% certainement ou plutôt pour la naturalisation facilitée de la 3e génération, alors que 33% s'y opposent et 16% sont indécis.
Si les électeurs des trois régions linguistiques se disent favorables à la naturalisation facilitée, c'est en Suisse romande que le soutien est le plus fort (73%), devant la Suisse alémanique (64%) et le Tessin (63%).
Le fonds routier progresse
Troisième objet au menu des premières votations fédérales de l'année, le fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (FORTA) est le seul à gagner du terrain: avec 62% des intentions de vote, le oui progresse de 2 points par rapport au premier sondage. Dans le même temps, les opposants tombent à 28% (-4 points), alors que les indécis passent à 10% (+2 points).
Le fonds routier est nettement soutenu par les électeurs de droite: 69% des sympathisants de l'UDC sont convaincus, 81% du côté du PLR. A noter que les proches du PDC de la conseillère fédérale en charge du projet Doris Leuthard sont moins enthousiastes, puisque 52% d'entre eux diraient certainement ou plutôt oui, alors qu'ils étaient 79% il y a un mois.
Les intentions de vote des partisans du PS sont identiques (52%) à celles du PDC, alors que les avis sont partagés chez les Verts (46% de oui, 43% de non et 11% d'indécis).
Au niveau régional, les tendances en faveur de FORTA se sont renforcées en Suisse romande et côté alémanique, aussi bien dans les zones rurales que les petites agglomérations, et dans les espaces urbains et grandes agglomérations. C'est au Tessin que la progression du oui à FORTA est la plus marquée (+8), mais c'est aussi en Suisse italophone que l'opposition au projet est la plus forte (37%).
Guillaume Arbex et Kevin Gertsch
Méthodologie utilisée
Le sondage a été réalisé par l'institut gfs.bern pour le compte de la SSR du 18 au 25 janvier auprès de 1423 citoyens représentatifs de la population de votants.
La marge d'erreur est de +/- 2,7%.