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"L'initiative contre l'immigration de masse est devenue superflue"

Cenni Najy. [UNIGE]
L'invité de la rédaction / 15 min. / le 8 février 2017
La saga de l'application de l'initiative UDC acceptée le 9 février 2014 n'a pas encore livré son épilogue. Or, pour Cenni Najy, directeur du programme Europe au Foraus, "la question a été résolue".

L'application de l'initiative "contre l'immigration de masse" posait un problème à la Suisse, car elle remettait en cause l'accord avec l'Union européenne sur la libre-circulation des personnes.

Au moment de son acceptation par 50,3% des suffrages il y a trois ans, plus d'un observateur avait estimé "que la Suisse allait devoir choisir entre une voie solitaire et l'adhésion à l'Union européenne (UE). Or, trois ans plus tard, cette rupture ne s'est pas produite."

"La grande leçon, c'est que la voie bilatérale est plus résiliente que ce que l'on pensait", a estimé Cenni Najy mercredi dans le Journal du matin de la RTS. Pour lui, non seulement la Suisse y est très attachée, mais l'Union européenne en tire aussi des bénéfices.

"On a dû mettre de l'eau dans notre vin, mais on trouvé des solutions pour garder la solution de la voie bilatérale qui marche, bon an mal an, plutôt pas mal depuis 15 ans", souligne-t-il, se référant à la solution d'application "light" de l'initiative votée par le Parlement en décembre dernier.

Question "résolue"

Mais si la saga de l'application de l'initiative n'a pas encore livré son épilogue; un autre thème cher à l'UDC pourrait la supplanter. "Ces trois prochaines années, on parlera moins d'immigration que de juges étrangers", pronostique notamment la Neue Zürcher Zeitung mercredi, en référence à une autre initiative déposée par l'UDC, qui stipule que la Confédération doit se trouver au-dessus du droit international.

Les chiffres le montrent, l'immigration est moins forte. On n'est plus dans un régime d'immigration de masse comme en 2012-2013.

Cenni Najy, chercheur à l'UNIGE et directeur du programme Europe à Foraus

Cenni Najy renchérit. "Une étape importante de la question migratoire a été résolue", affirme-t-il.

Les juges étrangers, prochain thème majeur

"Sauf surprise, c'est-à-dire l'acceptation de l'initiative UDC contre l'accord sur la libre-circulation des personnes ou de l'initiative RASA, nous allons rester avec l'application 'light' du Parlement", prédit le chercheur.

L'initiative sur les juges étrangers figurera alors en tête de l'agenda politique. Et pour Cenni Najy, elle "affectera grandement notre relation à l'UE". Plus encore que celle du 9 février 2014.

jvia    

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