Dimanche, les Suisses ont balayé la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III), défendue par le Conseil fédéral, le Parlement et la droite.
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Les partisans de la réforme - les formations de droite et Economiesuisse - ont pourtant diffusé près de huit fois plus d'annonces dans la presse que les opposants au projet. D'après une analyse de l'Année politique suisse, 921 publicités sont parues concernant la votation, et 813 d'entre elles soutenaient la RIE III (88%).
Dernières semaines mouvementées
Ces chiffres en font l'une des campagnes les plus intenses de ces dernières années, surtout lors des dernières semaines avant le vote.
Durant cette période, 794 annonces ont été publiées, soit le cinquième plus grand total sur les 45 objets en votation depuis 2013. Seules des campagnes comme celle sur l'initiative sur l'immigration de masse ou l'initiative pour un salaire minimum ont généré plus de publicités.
Influence controversée
Est-ce que ces campagnes publicitaires arrivent réellement à influencer les opinions et convaincre les électeurs? Concernant la RIE III, les annonces n'ont pas eu l'effet espéré. D'après l'Année politique suisse, l'intensité des campagnes n'a qu'un impact marginal sur le vote d'un citoyen.
"Si les camps des pro et des contre investissent de manière très inégale, comme c'est le cas avec la RIE III, cela ne veut pas nécessairement dire qu'un seul côté est mobilisé", expliquait l'APS avant la votation. Selon l'institut bernois, plus l'objet est technique, moins les opinions sont déjà forgées, et plus la campagne peut avoir de l'influence.
Pour Alain Rebetez, journaliste parlementaire, l'échec de la RIE III devant le peuple s'explique notamment par la prise de position de l'ancienne conseillère fédérale Evelyne Widmer-Schlumpf, la mère de la réforme, qui l'a désavouée.
Valentin Tombez