Le non à la RIE III sanctionne la droite "arrogante et clientéliste", juge Christian Levrat
"Cela fait 15 mois, depuis les élections fédérales, que la droite nous impose un agenda extrêmement dur. Elle est très arrogante, elle est clientéliste (...) et refuse systématiquement les propositions de dialogue et de compromis. Aujourd'hui, c'est cette manière-là de faire de la politique qui est sanctionnée", affirme Christian Levrat au micro de la RTS, après le rejet de la RIE III par 59,1% des votants.
"Il ne suffit pas d'avoir une majorité automatique radicale-UDC au Conseil national pour imposer à la Suisse des réformes qui, au final, conduisent notre pays dans une situation très difficile", ajoute le président du Parti socialiste. Pour lui, en rejetant la RIE III, la population suisse a fait comprendre qu'elle ne voulait pas "supporter le coût des cadeaux fiscaux faits aux grandes entreprises".
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La réforme de l'AVS, prochain test pour la gauche
"Il n'y a pas de réforme sérieuse en Suisse qui se fasse sans la gauche", lance Christian Levrat. Le Fribourgeois appelle ainsi la majorité de droite au Parlement fédéral à "tirer les leçons" du vote de dimanche. A ce titre, il évoque nommément le prochain vote sur la réforme de l'AVS, qui devrait intervenir d'ici quelques semaines sous la Coupole fédérale.
A ce titre, cette réforme est qualifiée de "test", avec deux modèles qui se font face: l'un porté par la droite et l'autre plébiscité par le Conseil des Etats, le PS et le PDC. Et Christian Levrat de menacer: "Soit la droite essaie de passer en force, et elle perdra de manière encore plus nette (qu'aujourd'hui), soit elle accepte la main tendue que nous lui adressons et cherche avec nous une solution."
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Didier Kottelat
Le PS fait des propositions pour une autre RIE III
Le PS en est convaincu: après le rejet de la RIE III, "le travail n'est pas à reprendre à zéro" et un nouveau projet peut voir le jour rapidement. Le parti va déposer une initiative parlementaire en ce sens le premier jour de la session de printemps.
"Nombre d'éléments (liés à la réforme) ont déjà été traités en commissions et par l'administration", rappelle le PS dans un communiqué. Afin de "concrétiser une feuille de route pour une rapide mise en oeuvre", le parti déposera son initiative le 27 février déjà.
La formation politique "confirme ses préférences minimales afin d'aboutir à une RIE III à même de dégager une majorité". Celles-ci s'orientent vers la version originale mise en consultation par le Conseil fédéral, à savoir "un contre-financement raisonnable par les entreprises et les actionnaires".
Le PS évoque la possibilité d'une hausse de l'imposition des dividendes ou d'un impôt sur le gain en capital. Quant aux "nouveaux privilèges introduits par le Parlement, tel que l'impôt sur le bénéfice corrigé des intérêts", ils doivent passer à la trappe, exige le parti. (ats)