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Le refus de la RIE III sonne comme une perte de confiance, analyse la presse

La revue de presse [RTS]
La presse – Par Valérie Droux et Esther Coquoz / La revue de presse / 7 min. / le 13 février 2017
Après l'échec de la troisième réforme de la fiscalité des entreprises (RIE III) dimanche dans les urnes, la presse suisse évoque une perte de confiance, voire un vote de rupture de la population envers les milieux économiques.

Pour la Tribune de Genève, il s'agit d'un vote de rupture entre la Suisse officielle et le peuple. La crédibilité des autorités se trouve au plus bas.... ce n'est pas que la gauche était plus crédible sur ce dossier, mais elle a mieux compris les préoccupations de l'époque: le processus est le même que pour le Brexit et l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis.

Le parallèle avec ces deux événements internationaux récents est également tiré par la Luzernerzeitung, qui voit dans le refus de la RIE III un vote contre la globalisation. Le quotidien n'en présage rien de bon dans un pays dont la principale ressource est la stabilité et la prévisibilité.

Davantage que sur la réforme fiscale, la Suisse officielle doit maintenant s'interroger sur la méfiance fondamentale de la population envers l'économie, abonde l'Argauerzeitung. C'est l'expression d'un plus grand malaise, renchérit la NZZ, un résultat à lire comme une douloureuse perte de confiance.

Refus de la "politique à la calculatrice"

C'est la révolte, gronde même le Blick, qui rappelle qu'en des temps normaux cette réforme fiscale n'aurait été qu'une formalité. Plus qu'une victoire de la gauche, ce non à la RIE III est une révolte contre les élites bourgeoises de la Suisse!

La droite qui ne comprend pas l'air du temps, ajoute l'éditorial de 24 heures. Le peuple en a assez d'une politique faite à la calculatrice, peut-on aussi lire dans Le Nouvelliste et les journaux neuchâtelois. Il ne vote plus avec un pistolet sur la tempe, image même Le Courrier.

En vendant au peuple une réforme "prétendument taillée pour les petites entreprises du cru, alors qu'elle avantageait, en fait, les plus grandes sociétés", la droite s'est trompée, analyse La Liberté.

Une gifle pour Ueli Maurer

La déconfiture d'Ueli Maurer est également sur toutes les lèvres. Le Bund et le TagesAnzeiger et évoquent un "Waterloo personnel" du conseiller fédéral UDC. Il doit maintenant se remettre à l'ouvrage, trouver un compromis et on peut s'attendre à des surprises, estime le TagesAnzeiger.

Sans attendre, il lui incombe désormais de lancer une RIE IV, avec les éléments incontestés de la réforme torpillée hier, explique l'éditorial de la Liberté. Le plan B existe, c'est le plan A, plus consensuel, dessiné à l'origine par une certaine... Eveline Widmer-Schlumpf, conclut le quotidien fribourgeois.

La "revanche" d'Eveline Widmer-Schlumpf

L'ancienne conseillère fédérale prend "sa revanche", juge La Liberté. Eveline Widmer-Schlumpf a gagné par KO contre un Ueli Maurer dilettante. Pour le quotidien fribourgeois, l'ancienne conseillère fédérale PBD a planté les derniers clous dans le cercueil de la RIE III.

La gagnante du jour qui, selon le Blick, fait désormais profil bas. Celle qui avec son accusation de proposition déséquilibrée a créé le tournant de la campagne, refuse désormais de répondre aux questions.

Quand elle a critiqué le projet, avait-elle conscience qu'elle le tuait ? s'interroge l'éditorial du Temps. Sa prise de position a en tout cas renforcé le sentiment anti-grand capital, qui s'en met plein les poches alors que la population trinque, estime le Matin.

jvia

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L'USAM critiquée pour sa campagne trop agressive

Au lendemain de la large défaite de la droite, les règlements de comptes au sein même du camp bourgeois ont déjà commencé. Principale cible des reproches: l'Union suisse des arts des métiers, qui aurait mené une campagne trop agressive et maladroite.

Contacté lundi par la RTS, le président de l'USAM Jean-François Rime estime que les raisons de l'échec se trouvent dans le projet lui-même plutôt que dans la campagne. Le conseiller national UDC fribourgeois n'admet aucune maladresse.

Après cette large défaite, ni Jean-François Rime ni le directeur de l'organisation, le conseiller national PLR Hans Ulrich Bigler, n'envisagent de démissionner.