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"Avec la RIE III, la droite n'a pas compris la crise du pouvoir d'achat"

"La droite doit accepter que sur la RIE III il faut négocier avec la gauche"
"La droite doit accepter que sur la RIE III il faut négocier avec la gauche" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 13 février 2017
Au niveau fédéral, la droite peine à comprendre la crise du pouvoir d'achat que vivent les Suisses et le besoin de négocier avec la gauche, a estimé sur la RTS Pierre-Yves Maillard, au lendemain du non à la RIE III.

Selon le président du Conseil d'Etat vaudois, plusieurs éléments expliquent l'échec de la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III), dont la crise du pouvoir d'achat qui touche notamment la classe moyenne. Depuis fin 2014, une famille de quatre personnes en Suisse a été frappée par une hausse de ses primes maladie de 150 à 200 francs en moyenne, illustre lundi Pierre-Yves Maillard sur les ondes de la RTS.

En Suisse alémanique en particulier, les citoyens ont eu le sentiment que les baisses d'impôt se sont succédé, et ont parallèlement vu des écoles fermer et les subventions d'assurance maladie baisser, ajoute-t-il.

Par ailleurs, les différents outils de déduction fiscale prévus par la RIE III, comme les intérêts notionnels, ont été placés au coeur de la campagne, donnant l'impression que l'harmonisation fiscale promise entre les entreprises suisses et les multinationales ne se réaliserait pas.

Un manque "fatal" de contreparties sociales

En présentant un projet comme celui de la RIE III, la droite fédérale n'a pas compris cette crise du pouvoir d'achat que vivent les Suisses, ainsi que le besoin de contreparties sociales, analyse le socialiste.

Pour Pierre-Yves Maillard, c'est en effet ce qui a manqué à la réforme qui lui a été fatal: le manque de contreparties sociales et l'absence d'une discussion sur la fiscalité des actionnaires.

Ce n'est pas se trahir que de négocier avec la gauche!

Pierre-Yves Maillard, président du Conseil d'Etat vaudois

Le conseiller d'Etat met également en avant la difficulté sur le plan fédéral de forger des alliances "fortes, solides et durables" entre les différentes forces politiques présentes aux Chambres. "Sur un sujet comme la RIE III, la droite fédérale doit accepter qu'il faut négocier avec la gauche", estime Pierre-Yves Maillard. "Ce n'est pas se trahir que de négocier avec la gauche!"

Cette nécessité de négocier se fera désormais sentir d'autant plus qu'un plan B à la RIE III doit être mis en place. "Si, comme le disaient les partisans de la RIE III, le projet est vital, il faut maintenant une action rapide des Chambres fédérales", explique le Vaudois.

Avec un nouveau projet qui met fin aux statuts spéciaux des entreprises et qui prévoit une contrepartie financière pour les cantons, la solution vaudoise de réforme de l'imposition ne sera pas en danger, juge-t-il par ailleurs.

>> L'intégralité de l'interview dans le Journal du matin :

Le président du Conseil d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard. [Keystone - Cyril Zingaro]
L'invité de la rédaction - Pierre-Yves Maillard, président du gouvernement vaudois / Le Journal du matin / 23 min. / le 13 février 2017

tmun

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