"Je ne peux pas cacher que pour la Commission européenne le résultat du vote suisse est décevant", a commenté Pierre Moscovici au lendemain du rejet dans les urnes, avec 59,1% de non, de la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III).
Ce résultat aura naturellement une influence sur la coopération entre l'UE et la Suisse, a ajouté le Français.
>> Lire aussi : Le refus de la RIE III sonne comme une perte de confiance, analyse la presse et "Avec la RIE III, la droite n'a pas compris la crise du pouvoir d'achat en Suisse"
Consultation des Etats membres
"Le rejet de la réforme par votation appelle à redoubler d'effort en matière de fiscalité. La Commission envisage donc de consulter les Etats membres pour décider ensemble la marche à suivre si de tels engagements ne devaient plus être respectés", a souligné Pierre Moscovici.
"Grâce à nos efforts conjoints, la Suisse avait tourné une page, devenant un partenaire international très constructif dans la lutte contre l'évasion et la fraude fiscales. Ainsi en 2014, les Etats membres et la Suisse s'étaient mis d'accord pour mettre un terme aux pratiques de concurrence fiscale dommageables et la Suisse s'était ainsi engagée à respecter les règles internationales fixées par l'OCDE", a ajouté le commissaire européen.
agences/boi
"Pas péril en la demeure", pour l'OCDE
La troisième réforme de la fiscalité des entreprises allait bien au-delà de ce que l'OCDE demandait, estime Pascal Saint-Amans, chef fiscal de l'organisation, dans Le Temps lundi.
"Il n'y a pas péril en la demeure", déclare Pascal Saint-Amans. Pas de liste noire en préparation donc, "ni rien de ce goût-là", après le rejet du projet dimanche en votation. Mais la Suisse devrait tenir ses engagements d'ici deux ans. Il y va de sa crédibilité, a-t-il estimé.