Les revenus des Suisses augmentent mais les frais aussi. La classe moyenne est-elle devenue la vache à lait du pays? Son revenu disponible médian, ce qu'il reste au ménage après les dépenses obligatoires comme les impôts et l'assurance maladie, a augmenté depuis 10 ans.
Mais il stagne depuis 2012, contrairement à celui des ménages à revenus élevés, selon des chiffres publiés jeudi par l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Quelles solutions pour soulager le porte-monnaie de la classe moyenne? Dans l'émission Infrarouge mercredi soir, le PLR genevois Christian Lüscher, "plutôt contre" les subventions, a suggéré une baisse d'impôts afin d'aider les familles. "Il faut une imposition individuelle (...) et il faut des déductions beaucoup plus élevées pour les frais de garde", a-t-il ajouté.
Selon le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard, une baisse d'impôts favorisait les hauts revenus et ne rapporterait "que des clopinettes" à la classe moyenne. Au contraire, le socialiste a milité pour une stabilité de l'imposition, qui a permis au canton de Vaud "d'augmenter de 300 millions le budget des subsides".
Inégalités compensées par les impôts
Une étude de l'OFS parue le 23 janvier dernier semble plutôt donner raison au conseiller d'Etat vaudois. Depuis 2000, les hausses des inégalités ont été à chaque fois compensées par les redistributions opérées par l'Etat, détaille-t-elle.
Pour mesurer les inégalités au sein de la population, les auteurs du rapport utilisent le coefficient de Gini (plus il s'approche de 0, plus la répartition du revenu est égalitaire). Celui-ci "fait apparaître une réduction nette de l'inégalité quand on passe du revenu primaire (avant les transferts de l'Etat), qui dépend essentiellement du marché, au revenu disponible (après transferts)".
Valentin Tombez