"L'image du PS au sein de la population est fortement influencée par le cours franchement gauchisant", peut-on lire dans le document de base contenant les valeurs et positions de l'aile droite du parti, présenté notamment par les conseillers aux Etats Pascale Bruderer-Wyss (AG) et Daniel Jositsch (ZH).
Certains membres du PS ont des idées trop idéologiques et pas assez pragmatiques, a aussi affirmé Erich Fehr, maire de Bienne. Par exemple, abattre le capitalisme, comme l'avait prôné le président du parti, Christian Levrat, lors du congrès du PS début décembre.
Une minorité du parti émanant de l'aile droite (14%) avait alors refusé le papier de position sur la "démocratie économique". "Nous sommes pour une économie forte mais sociale", a poursuivi Erich Fehr, citant l'une des neuf positions du document présenté à la presse.
Montrer que le PS est un parti large
Le message central de cette aile réformiste du PS est la liberté individuelle, a pour sa part tenu à souligner Daniel Jositsch. Liberté qui "doit être protégée contre toute incursion abusive de l'Etat". Ce dernier ne doit intervenir que lorsqu'il s'agit d'éviter les excès ou de protéger les plus faibles.
L'aile réformiste est très hétérogène, a encore justifié Pascale Bruderer-Wyss. "Le document n'est pas un manifeste". Le but n'est pas de bouger tout le parti à droite, mais de montrer que le PS est un parti large et qu'il y a de la place pour le débat et des idées différentes.
Les thèmes de l'armée, de l'asile ou de la sécurité ne sont toutefois pas abordés dans le document, mais "il est clair que nous devrons nous emparer de ces sujets", a concédé Daniel Jositsch. Et de préciser que, par le passé, des représentants de l'aile droite se sont déjà exprimés avec pertinence sur ces thèmes.
Les Romands peu nombreux
Depuis le lancement de la plateforme le 14 décembre, celle-ci rassemble 800 inscrits, dont 500 membres actifs du PS. Le tiers restant est formé de personnes intéressées par la politique. La plate-forme compte toutefois peu de Romands, selon Pascale Bruderer-Wyss.
Les initiateurs du projet sont convaincus que le mouvement va s'élargir, car tout le monde ne se reconnaît pas dans les idées directrices du PS. L'un des objectifs de l'aile droite du parti est notamment de gagner des électeurs.
ats/jzim