Petit parti du centre, les Vert’libéraux ont essayé mardi au Parlement - mais en vain - de proposer une solution de compromis dans la réforme des retraites. Ils sont également intervenus dans le dossier du 9 février, avec leur propre contre-projet à l’initiative RASA.
La nouvelle stratégie est parfaitement assumée. Les Vert’libéraux veulent montrer qu’ils peuvent être le parti du compromis et des idées novatrices, faire parler d'eux, construire des majorités.
Programme pas modifié sur le fond
"Nous en avons assez de faire du travail de l'ombre en commission et de laisser les autres récolter les lauriers au plénum", lance la vice-présidente Isabelle Chevalley. La Vert'libérale vaudoise et ses six collègues de parti au Conseil national ont dès lors décidé de passer à l’offensive.
"Pas question de modifier le fond de notre programme", s’empresse de préciser le président Martin Bäumle. Les Vert’libéraux, écologistes de droite, veulent surtout se profiler sur de nouveaux thèmes: la migration, l’aide au développement, la question des retraites, et également la politique européenne.
Meilleure couverture médiatique
Le parti recherche également à améliorer sa couverture médiatique, et à rendre plus visible son travail parlementaire, en publiant par exemple des prises de positions gardées jusqu’ici pour les délibérations en commission.
Nouvelle stratégie de communication, l'évolution doit s'opérer davantage sur la forme que sur le fond. Des réflexions ont même été menées pour que le parti change de nom en Suisse romande. "Parti libéral’vert" plutôt que vert’libéral, pour être mieux identifié au centre de l’échiquier politique, plus éloigné des verts traditionnels. Ces discussions n’ont pour l’heure rien donné.
Question de survie
Les Vert’libéraux veulent donc avant tout revoir la manière avec laquelle ils expliquent leur action politique. Cela passe notamment par l'organisation de cours de marketing. Une de ces prochaines réunions sera organisée en terres vaudoises.
Ces changements sont aujourd’hui presque une question de survie. Les Vert’libéraux ont perdu des plumes lors des dernières élections fédérales. Ils sont plus que sept élus au National et n’ont plus aucun siège aux Etats.
La provocation, pourquoi pas
Le parti "poids plume" doit rebondir s’ils entend perdurer sur la scène fédérale. "Nous devons absolument changer, réagir pour ne pas nous effondrer", constate un cadre du parti.
"Si une entreprise va mal, soit elle évolue, soit elle meurt", analyse de son côté Isabelle Chevalley. La Vaudoise plaide pour des propositions plus simples, un discours plus compréhensible, quitte à jouer parfois la carte de la provocation.
Pietro Bugnon/kkub