Lors d'une manifestation jeudi à Berne, les producteurs de lait ont demandé au conseiller fédéral Schneider-Ammann des contrats-type d'une année fixant le prix et la quantité à produire, comme le stipule la loi sur l'agriculture.
"Aujourd'hui, seuls 10% des paysans ont des contrats fixes", a lancé lors d'un point de presse Rudi Berli, secrétaire syndical à Uniterre. Et la récente proposition d'IP-Lait, la plate-forme commune de l'économie laitière suisse, d'établir un contrat-type de mois en mois va clairement à l'encontre des dispositions légales.
Intérêts des transformateurs
Cette solution adoptée en novembre dernier prévoit que les producteurs de lait devraient être informés jusqu'au 20e jour du mois sur le prix et la qualité de lait qui lui seront achetés le mois suivant. Elle est en consultation jusqu'au 20 mars.
"Le projet d'IP-Lait ne résoudra rien", estime Rudi Berli. En gérant la production et le commerce de lait à court terme, il ne fait que servir les intérêts des transformateurs.
ats/jc
L'Union suisse des paysans plus mesurée
Consciente de la situation très délicate du marché du lait, l'Union suisse des paysans (USP) comprend l'action syndicale de jeudi. Mais elle considère la proposition d'IP-Lait comme un premier signe dans la bonne direction en fixant des contrats clairs, relève Martin Rufer, responsable du domaine Lait à l'USP.
Le problème principal réside ailleurs, selon lui. Alors qu'IP-Lait fixe tous les trois mois le prix indicatif du lait, l'industrie ne s'y conforme pas. Aujourd'hui fixé à 65 centimes pour le segment A (destiné au marché indigène), il est courant que les paysans ne reçoivent que 58 à 59 centimes, explique-t-il.