En septembre dernier, le Conseil national avait soutenu de justesse le texte qui reprend celui de l'initiative acceptée par les Tessinois en 2013. Il prévoit de modifier la Constitution pour interdire au niveau national de se dissimuler le visage sur la voie publique.
La population ne se sent pas à l'aise en présence de femmes entièrement voilées, a lancé l'indépendant schaffhousois Thomas Minder. Car "la burqa et le niqab sont discriminatoires pour les femmes."
Aspect sécuritaire
Il a reçu le soutien de Filippo Lombardi (PDC/TI). "Nous ne parlons pas seulement de la burqa, mais d'une dissimulation du visage." L'aspect sécuritaire est aussi important, afin de lutter contre le hooliganisme.
"Combien de fois, au sein du Parlement, avons-nous raté l'occasion de soutenir les droits des femmes suisses", a rétorqué Fabio Abate (PLR/TI). "J'attends de voir ce que voteront sur un congé paternité ceux qui disent combattre les discriminations contre les femmes."
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ats/jc
Une initiative populaire déjà lancée
Sans attendre le Parlement, la droite dure a lancé avec fracas en mars 2016 une initiative populaire pour une interdiction de la burqa dans toute la Suisse. Walter Wobmann est à la tête du groupement qui a lancé l'initiative, le "comité d'Egerkingen", déjà à la base de l'initiative anti-minaret.
Selon le texte, personne ne devrait avoir le droit de dissimuler son visage dans l'espace public, dans des lieux accessibles à tous (excepté les lieux de culte) ou dans lesquels sont fournies des prestations accessibles à tout un chacun. Il serait aussi interdit de contraindre quelqu'un à se dissimuler le visage en raison de son sexe. Des exceptions seraient prévues pour des raisons sanitaires, de sécurité, climatiques ou de coutume locale.