Le premier point abandonné dans les conclusions que la commission a rendues jeudi est le mécanisme qui augmentait l'âge de départ à la retraite graduellement jusqu'à 67 ans en cas de difficultés financières pour l'AVS sans nouvelle solution au Parlement. Cette forme d'automatisme est insupportable pour la gauche, mais aussi une partie du centre-droit.
La commission du National propose également au plénum d'être plus généreux avec les veuves sans enfant à charge. Elle estime qu'il n'est plus nécessaire de couper leurs rentes.
Mais ces nouvelles propositions ne suffisent pas à débloquer la situation dans le match qui oppose le Conseil national au Conseil des Etats: ce sont deux versions, deux modèles à la philosophie différente, qui s'affrontent.
Les Etats devraient l'emporter au final
Le Conseil national veut agir uniquement sur le deuxième pilier alors que le Conseil des Etats veut augmenter l'AVS de 70 francs par mois pour les nouvelles rentes. Et un changement d'avis à la Chambre des cantons est fort peu probable. Les sénateurs sont sûrs d'eux, à tel point qu'ils mènent déjà le lobbyisme nécessaire pour gagner en votation finale vendredi prochain. Leur solution devrait l'emporter en séance de conciliation entre les deux Chambres moyennant quelques compromis, notamment sur le taux de TVA consacré aux retraites.
Il y aura donc des déçus et des vaincus au sein des parlementaires PLR et UDC du National qui pourraient être tentés de torpiller la réforme en vote final. Les partisans de la solution des Etats - le PDC et la gauche - sont en train de chercher des renégats parmi les premiers pour atteindre les 101 voix requises afin de contourner le frein à l'endettement et donc sauver la réforme des retraites. La chasse aux dissidents est lancée.
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Thibaut Schaller/oang