Les deux initiatives populaires fédérales sont portées par le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard (PS) et son homologue genevois Mauro Poggia (MCG), qui pilotent le groupe de travail sur ces deux textes.
Selon nos informations, les travaux sont à bout touchant et les deux initiatives devraient être déposées à la Chancellerie fédérale dans les prochaines semaines. Si cette dernière valide leurs deux textes, les initiants espèrent lancer la récolte de signatures en juin ou en septembre.
Il s'agit de reprendre la main et redonner le pouvoir à ceux qui paient.
La première initiative viserait à limiter l'influence des lobbies du secteur de la santé sur les parlementaires fédéraux, en leur interdisant de siéger au sein des instances dirigeantes d'assureurs (organes d'administration, de direction ou de surveillance).
Le second texte s'inspire largement du projet porté l'an dernier par la Fédération romande des consommateurs (FRC), qui souhaitait permettre aux cantons d'organiser des caisses de compensation cantonales, qui pourraient fixer les primes et les encaisser. La FRC avait finalement abandonné son concept en raison d'un manque de soutien politique.
"Il y a peu à espérer de notre Parlement fédéral en l'état actuel"
Pour Mauro Poggia, interrogé samedi dans l'émission Forum, l'objectif des deux initiatives n'est pas de s'attaquer aux caisses maladie privées, mais de "reprendre la main et redonner le pouvoir à ceux qui paient" et qui voient leurs primes augmenter chaque année.
J'aimerais que l'on parle davantage de la maîtrise des coûts de la santé plutôt que, année après année, des hausses de primes, parce que la corrélation entre les deux n'existe pas.
"Il y a peu à espérer de notre Parlement fédéral en l'état actuel", poursuit-il. Selon lui, pour réformer le système, "il faut que cela vienne de personnalités de tous bords. Et le conseiller d'Etat genevois d'insister sur le fait que ces initiatives "ne sont pas marquées politiquement".
Mauro Poggia estime que les initiatives ont des chances de remporter l'adhésion populaire non seulement en Suisse romande, mais aussi outre-Sarine. Selon lui, "le sujet commence à devenir brûlant en Suisse alémanique aussi", en raison des augmentations des primes constatées ces dernières années.
Marc Menichini