Pierre-Alain Schnegg, ministre de la Santé du canton de Berne, occupe depuis juillet 2016 le siège réservé à la minorité francophone du Jura bernois. Il y a quatre ans, le tableau était plus réjouissant pour son parti.
En mars 2013, Oskar Freysinger devenait le premier représentant de l'UDC à siéger au Conseil d'Etat valaisan, avec un score canon. En mai de la même année, c'était au tour d'Yvan Perrin d'être élu dans le canton de Neuchâtel.
Une législature à Neuchâtel et en Valais
Mais après une seule législature, il ne reste pas grand-chose de ces succès dans les exécutifs. Et le parti, souvent très bien doté au niveau législatif, y reste plus faible.
Yvan Perrin a ainsi démissionné en 2014 pour raisons de santé. Son siège a été récupéré par le PLR Laurent Favre. Et les Valaisans ont infligé dimanche un camouflet à Oskar Freysinger, premier conseiller d'Etat sortant non réélu dans l'histoire récente du canton.
>> A relire : Le Valais a un nouveau Conseil d'Etat, sans Oskar Freysinger
Vainqueurs aux fédérales à Fribourg et dans le Jura
En terres fribourgeoises, le constat n'est pas meilleur. L'UDC est sortie vainqueur des élections fédérales de l'automne 2015. Mais elle n'a pas réussi à concrétiser en novembre dernier en plaçant son poulain Stéphane Peiry au Conseil d'Etat, malgré une large alliance à droite avec le PDC et le PLR.
Un constat assez similaire dans le Jura. Le parti avait réussi à doubler sa représentation au Parlement aux élections cantonales de 2015, mais son candidat Damien Lachat avait fait chou blanc dans la course au Conseil d'Etat.
Peu d'espoir à venir
Les perspectives pour les élections à venir en Suisse romande ne changent pas fondamentalement. A Neuchâtel le 2 avril, l'UDC entend reconquérir le siège gagné par Yvan Perrin en 2013. Pour atteindre son objectif, le parti ne mise plus sur une candidature unique mais un ticket à trois.
Evincé du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds par le peuple en 2016, Jean-Charles Legrix est candidat. Malgré les difficultés rencontrées au cours de son mandat communal, l'actuel député au Grand Conseil a été plébiscité par son parti. Jean-Charles Legrix figure sur un ticket avec le député Stephan Moser et le président du Parlement Xavier Challandes.
Mais les conseillers d'Etat sortants, trois socialistes et deux libéraux-radicaux, briguent tous un nouveau mandat et semblent en mesure d'être reconduits.
Alliance vaudoise
Dans le canton de Vaud aussi, l'UDC espère retrouver un siège au Conseil d'Etat le 30 avril. Depuis le décès de Jean-Claude Mermoud en 2011, le parti n'est plus représenté au sein du gouvernement vaudois. En 2012, Claude-Alain Voiblet avait échoué à sauver le siège UDC, malgré son alliance avec le PLR.
La droite avait du même coup perdu la majorité au gouvernement. Elle tente à nouveau le coup cette année avec un candidat au profil plus consensuel, Jacques Nicolet, agriculteur à Lignerolle, président de parti et conseiller national depuis fin 2015. L'élu UDC espère tirer profit de la dynamique de l'équipe qu'il forme avec les trois PLR sortants, Pascal Broulis, Jacqueline de Quattro et Philippe Leuba.
Concurrence à Genève
Enfin à Genève, les prochaines élections sont prévues au printemps 2018. L'UDC ne part pour l'instant pas avec les faveurs de la cote pour y placer un ou une candidate au Conseil d'Etat. Outre l'affaire de la conduite en état d'ébriété de la conseillère nationale Céline Amaudruz, l'UDC Genève doit compter avec la concurrence du MCG et de son conseiller d'Etat Mauro Poggia.
Outre-Sarine, l'UDC fait aussi du surplace. Depuis les dernières élections fédérales, dix cantons ont renouvelé leur exécutif et cinq ont connu des élections partielles. Le premier parti de Suisse a certes remporté un siège à Berne et en Argovie, mais en a perdu un à Uri.
Sur 154 sièges gouvernementaux, l'UDC en détient actuellement 22. C'est loin des 42 du PLR, suivi du PDC avec 40 et du PS à 29.
ats/fme
Un nouveau responsable pour identifier les bonnes personnes
L'UDC devra à l'avenir en faire plus pour identifier les bonnes personnes, susceptibles d'entrer dans un exécutif, reconnaît en substance son secrétaire général Gabriel Lüchinger. Le parti a ainsi engagé un responsable pour la Suisse romande, qui devra soutenir les sections locales dans cette tâche à l'interne.