"Nous voulons augmenter l'efficacité énergétique des bâtiments, produire du courant local et plus propre", a résumé Doris Leuthard. Le projet vise aussi à rendre la Suisse moins dépendante de l'étranger. Celle-ci paie 13 milliards de francs par an pour importer son énergie.
A cela s'ajoute un monde de l'énergie en pleine mutation avec la chute des prix de l'électricité. Les BKW ont par exemple annoncé la fermeture de Mühleberg pour 2019 pour des raisons économiques. "La stratégie énergétique est notre réponse à ces changements. On va vers un marché avec des installations plus petites et délocalisées", a ajouté la ministre de l'Energie.
Le changement de cap se fera pas à pas, et se basera sur des instruments déjà utilisés, qui seront renforcés. Le projet veut assurer la sortie de l'atome en augmentant la production d'énergie verte à 11'400 gigawatts d'ici 2035.
Prime à l'injection
L'éolien, le solaire ou l'hydraulique seront encouragés via un système de prime à l'injection, limité dans le temps et "optimisé", selon Doris Leuthard. Ce développement coûterait 40 francs par ménage et par année, un montant "tolérable" pour la conseillère fédérale. D'autant plus que ces énergies, locales, favorisent l'innovation et les investissements, et créent ainsi des places de travail en Suisse.
Autre volet de la stratégie: la baisse de la consommation d'énergie. Les efforts pour la réduire seront renforcés. Depuis 2000, la consommation individuelle a déjà baissé de 14,5%, a souligné Benoît Revaz, directeur de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN).
Critique envers les opposants
Face aux opposants à la stratégie, la conseillère fédérale à critiqué un manque de propositions d'alternatives. La construction de centrales à gaz, pas assez rentable actuellement, n'est pas une solution, selon elle. "La meilleure alternative, ce sont les énergies vertes" car elles préservent le climat, a remarqué la ministre.
ats/hend