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La Suisse puise dans ses réserves face à la pénurie mondiale d'un antibiotique

La Suisse saura-t-elle faire face à une pénurie d'antibiotiques? [Fotolia - fotomek]
Antibiotique crucial en pénurie / On en parle / 7 min. / le 22 mars 2017
Un antibiotique jugé crucial pour lutter contre les infections dans les hôpitaux est en rupture de stock mondiale après l'incendie d'une usine en Chine. Avec ses stocks, la Suisse peut tenir 3 mois, explique On en parle.

Le principe actif pipéracilline/tazobactam n’est plus fabriqué par l’un de ses uniques producteurs, en raison d’un incendie dans son usine en Chine.

La Suisse, qui dispose de réserves des médicaments les plus importants, a décidé d’ouvrir ses stocks pour pallier cette pénurie.

On peut tenir trois mois

Mais combien de temps peut-on tenir sans s'approvisionner ? "Pour les antibiotiques, trois mois de consommation normale", répond Ueli Haudenschild, membre de la direction de l’Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays (OFAE), au secrétariat alimentation et produits thérapeutiques. "C'est court s'il y a une lacune de 100%, mais ce n'est pas le cas ici", rassure-t-il.

Selon les informations dont dispose l'OFAE, l'antibiotique concerné serait à nouveau disponible en juin prochain.

Production à grande échelle

Reste que depuis dix ans, on constate une forte augmentation des pénuries de médicaments, par exemple des anticancéreux, des vaccins pour enfants ou des hormones thyroïdiennes. Comment cela est-il possible en Suisse, berceau de l’industrie pharmaceutique ?

"En Suisse, on ne fabrique que les médicaments de pointe, mais les substances actives sont surtout produites en Chine ou en Inde", explique Ueli Haudenschild. Des concentrations dans quelque grosses usines qu'il justifie par une forte pression sur les prix, qui engendre le besoin de produire "à grande échelle".

Situations internationales

Il réfute toutefois que certains groupes pharmaceutiques brandissent la menace de pénurie ou d'un marché helvétique trop petit afin de justifier des augmentations de prix de leurs médicaments. "Nous parlons de situations internationales, nous n'avons jamais eu de cas où le seul marché suisse était menacé", indique-t-il.

Le responsable de l'OFAE rejette également une hausse des prescriptions, arguant que la demande pour cet antibiotique dans les hôpitaux est restée stable.

Yves-Alain Cornu/jvia

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