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Dialogue important avec la Turquie en un "moment charnière de son histoire"

Le conseiller fédéral chargé des Affaires étrangères, Didier Burkhalter. [Keystone - Anthony Anex]
Didier Burkhalter reçoit le ministre turc des Affaires étrangères à Berne / Forum / 5 min. / le 23 mars 2017
Didier Burkhalter a reçu jeudi soir à Berne le ministre turc des Affaires étrangères. Avant cette entrevue, le conseiller fédéral a défendu dans une interview à la RTS la volonté de dialogue de la Suisse malgré les tensions.

La rencontre a été organisée à la dernière minute au Palais fédéral à la demande d'Ankara, en marge d'une visite du ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu à son ambassade. Ce dernier a souhaité cette entrevue sur le chemin de retour de son voyage aux Etats-Unis.

Le référendum qui doit avoir lieu le 16 avril en Turquie a notamment été évoqué. En le recevant, la Suisse opte pour la position inverse des Etats européens - Allemagne et Pays-Bas en tête - qui prennent leurs distances avec la Turquie à la suite des derniers événements.

La Suisse estime important de faire comprendre que certaines des positions de la Turquie posent des problèmes à ses partenaires.

Didier Burkhalter

"La Suisse a une politique étrangère autonome", rappelle Didier Burkhalter dans l'émission Forum. "Elle estime important - depuis des mois, depuis la période en particulier du putsch - de mener un dialogue intensif à tous les niveaux avec les responsables turcs, de manière à (…) peut-être faire comprendre que certaines des positions de la Turquie posent des problèmes à ses partenaires."

Le conseiller fédéral rappelle les nombreux progrès réalisés pendant des décennies par la Turquie, mais reconnaît que celle-ci "est maintenant à un moment charnière de son histoire et pourrait peut-être prendre des directions inquiétantes qui sont en contradiction avec ses propres engagements." Didier Burkhalter pense notamment à la question de la peine de mort, pour laquelle Ankara avait pris des engagements très clairs au plan international.

"D'autant plus dans des périodes difficiles, de tensions, il faut marquer cette volonté de dialogue" poursuit le chef du Département fédéral des affaires étrangères, qui assure avoir l'intention de faire un certain nombre de remarques à Mevlüt Cavusoglu. Mais des remarques "qu'on ne fait pas forcément dans les médias", précise-t-il: "Je les ferai directement à mon collègue."

Le moins qu'on puisse dire est que les éclats ont dépassé les bornes, cette situation n'est pas souhaitable.

Didier Burkhalter

Didier Burkhalter regrette au passage la crispation entre la Turquie et certains Etats européens. "Le moins qu'on puisse dire est que les éclats ont dépassé les bornes, que cette situation n'est pas souhaitable, ni pour les uns ni pour les autres, et pas non plus pour nous, parce qu'il en va finalement d'une communauté internationale dans laquelle on doit développer plus la compréhension des uns pour les autres plutôt que de mettre de l'huile sur le feu systématiquement."

>> Les précisions de Loïs Siggen Lopez, à Berne, au 19h30 :

Visite turque à Berne: les précisions de Loïs Siggen Lopez
Visite turque à Berne: les précisions de Loïs Siggen Lopez / 19h30 / 1 min. / le 23 mars 2017

Olivier Angehrn

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