Le diplomate en poste à Ankara doit se rendre dans l'après-midi au ministère turc des Affaires étrangères. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé dimanche cette information du 12h30 de la RTS.
Le gouvernement turc reproche à la Suisse d'avoir autorisé une manifestation "où des symboles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont affichés". Ankara, tout comme l'Union européenne et les Etats-Unis, considère le PKK comme un mouvement terroriste, mais pas la Suisse.
Le gouvernement turc s'est aussi indigné d'une banderole qui dépeint le président turc Recep Tayyip Erdogan visé par un pistolet, flanqué du slogan "Kill Erdogan with his own weapons".
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D'après une journaliste de l'ATS sur place, cette banderole noire aurait été introduite dans la manifestation par un groupe de quelque 150 autonomistes de gauche.
La Ville de Berne va porter plainte
De son côté, la Ville de Berne a condamné l'affiche controversée. Elle compte porter plainte lundi pour violation des conditions d'autorisation de la manifestation, a indiqué à SRF Reto Nause, conseiller municipal chargé de la Sécurité.
Cependant, il n'a pas encore été décidé contre qui la plainte serait dirigée.
Les organisateurs de l'événement se sont quant à eux distanciés de la banderole qui a provoqué la colère de la Turquie, précise encore SRF.
Enquête de la Suisse exigée
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Çavuşoğlu a appelé dès samedi son homologue suisse Didier Burkhalter pour faire part de ses protestations.
Le gouvernement turc a exigé une enquête de la Suisse, afin que les responsables rendent des comptes. Ankara a promis de "suivre de très près" ces démarches "administratives et judiciaires", selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères publié samedi sur son site.
La police bernoise examine pour l'heure si les organisateurs du rassemblement ont respecté les conditions de l'autorisation de manifester et si des actes répréhensibles ont été commis, a-t-elle dit dimanche.
Le rassemblement à Berne s'est déroulé pacifiquement. Des associations kurdes, le PS et les Verts notamment, avaient appelé à la manifestation. Ils étaient soutenus par une trentaine d'organisations dont l'Union syndicale suisse, Terre des Hommes Suisse ou le Groupe pour une Suisse sans armée. Les manifestants demandaient la liberté, l'Etat de droit et plus de démocratie en Turquie.
Réaction d'Erdogan
Le président turc a réagi à la banderole controversée. "Au Parlement suisse, des groupes terroristes ont mis une photo de moi un pistolet sur la tempe", prétend Recep Tayyip Erdogan.
Il commet cependant une erreur en affirmant que la banderole a été brandie "au Parlement" suisse, parce que cela s'est produit durant une manifestation à l'extérieur du Palais fédéral.
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