Le Ministère public d'Istanbul enquêtera sur les délits d'"appartenance à une organisation terroriste", "offense au président" et "propagande pour une organisation terroriste", a indiqué lundi l'agence officielle turque Anadolu.
La banderole controversée montrait le président turc Recep Tayyip Erdogan visé par un pistolet, avec le slogan "Kill Erdogan with his own weapons" ("Tuez - ou tue - Erdogan avec ses propres armes"). Elle avait été introduite dans la manifestation par un groupe d'autonomistes de gauche.
Le gouvernement turc reproche aussi à la Suisse d'avoir autorisé une manifestation "où des symboles du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) étaient affichés". La Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis considèrent le PKK comme un mouvement terroriste, mais pas la Suisse.
Enquête aussi en Suisse
Côté suisse, le Ministère public régional Berne-Mitteland a également ouvert une enquête. Une des questions est de savoir si les organisateurs de la manifestation auraient dû veiller à éviter la présence de cette banderole.
"Je regrette fortement que dans les médias on discute plus de la banderole que des 5000 personnes présentes samedi. Pour moi, le bilan de la manifestation est positif", a déclaré Manuela Honegger, représentante du Groupe Solidarités suisse, co-organisateur de la manifestation, dans le 12h30.
"En tant qu'organisateur, on a cherché les discussions avec le groupe anti-fasciste. Le message de la manifestation était la paix, la liberté, l'Etat de droit et plus de démocratie en Turquie, ce que le groupe n'a pas respecté. Notre responsabilité était de permettre aux 5000 personnes présentes de manifester dans le calme, ce qui a été le cas", a-t-elle encore déclaré.
"La police de Berne va maintenant identifier les auteurs de la banderole, elle a d'ailleurs ouvert une enquête pendant le rassemblement et pas suite à la réaction du président Erdogan", a encore rappelé Manuela Honegger.
>> A consulter également : Le référendum qui divise les communautés turques de Suisse
ats/tmun
Les Turcs de Suisse appelés aux urnes
Les électeurs turcs en Suisse, Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark et France peuvent voter dès lundi et jusqu'au 9 avril dans les représentations diplomatiques. Ils sont appelés à se prononcer sur le référendum prévoyant un renforcement des pouvoirs présidentiels en Turquie.
Quelque 130'000 Turcs vivent en Suisse, dont 95'200 sont habilités à prendre part au scrutin. Des urnes sont à disposition dans les trois représentations diplomatiques de leur pays, l'ambassade à Berne et les consulats généraux de Genève et Zurich.