Provocatrice, pertinente ou engagée, la question orale est l'instrument bon marché qui permet aux parlementaires d'exister en leur offrant une bonne visibilité. Elle est plus rapide que l'interpellation, plus légère et directe que le postulat ou la motion. L'heure des questions, lors des sessions des Chambres fédérales, est un rituel qui permet aussi d'interpeller, d'apostropher et d'interagir avec le gouvernement.
"Echange plus interactif avec le Conseil fédéral"
Avec 23 questions déposées, le conseiller national Jean-Luc Addor a décroché la palme l'an dernier. "L'heure des questions (…) permet d'avoir un échange un peu plus interactif et vivant avec le Conseil fédéral", explique l'UDC valaisan. "On a comme interlocuteur un conseiller ou une conseillère fédéral(e), et pas des fonctionnaires de l'administration."
Et l'UDC est le parti qui est le plus souvent intervenu en 2016 avec 250 questions posées, soit cinq fois plus que le PLR et 25 fois plus que le PBD. C'est en partie logique, puisqu'il est le plus représenté au Parlement.
"Porter notre position dans les médias"
Proportionnellement au nombre d'élus, ce sont les Verts qui interrogent le plus, et c'est une manière d'exister pour un petit parti. "Cela permet aux différents membres du groupe de jouer un rôle dans les médias pour porter notre position contre les centrales nucléaires, par exemple" souligne le chef du groupe, le conseiller national zurichois Baltazar Glättli.
La question orale est aussi un ballon d'essai qui, selon l'intérêt, peut mener à un projet plus construit. De quoi éviter une motion ou un postulat qui tombe à plat.
Alexandra Richard/oang