Le Parlement européen a adopté cette nouvelle directive il y a deux semaines, après de longues tractations. La Suisse, Etat associé à l’espace Schengen, devra l'appliquer mais dispose d’une certaine souplesse.
Et les amateurs d’armes à feu n'entendent pas relâcher la pression, même si la directive européenne a été passablement édulcorée: la version finale adoptée par le Parlement européen tient compte de la spécificité helvétique de l'arme d'ordonnance militaire et les tests psychologiques pour les détenteurs d’armes ont été abandonnés.
"Maintenir notre tradition de posséder des armes"
Pour le conseiller national genevois Roger Golay, ces concessions décrochées par les diplomates suisses sont insuffisantes et cette réglementation est encore trop contraignante. "Il faut être associé à une société de tir pour prouver qu'on fait du tir, et même encore qu'on participe à des concours. Cela va un petit peu trop loin au niveau de la paperasserie, on touche carrément le cœur de nos traditions", estime le représentant du MCG.
Pour Roger Golay, le Conseil fédéral devrait refuser la directive "pour maintenir notre tradition qui est basée sur une liberté de posséder des armes."
Les détenteurs "devront se mettre aux normes"
Le socialiste jurassien Pierre-Alain Fridez, lui, se bat depuis longtemps pour un meilleur contrôle des armes à feu. Il estime que les soldats devraient avoir leur arme dans un arsenal. Les tireurs sportifs et les chasseurs pourront continuer à avoir des armes, assure-t-il. "Les autres, ils devront un petit peu se mettre aux normes."
Le Conseil fédéral, dont la décision est attendue avant la fin de l'année, devra choisir son camp. D'ici là, les amateurs de tir continueront de brandir la menace du référendum. Ils auront face à eux la conseillère fédérale en charge du dossier, Simonetta Sommaruga, qui par le passé a déjà fait part de sa volonté d'accroître le contrôle des armes en Suisse.
Pietro Bugnon/oang