Avec le projet de réforme de la prévoyance vieillesse approuvé au Parlement, le Parti socialiste (PS) juge être parvenu à un bilan positif, "malgré la majorité UDC-PLR", explique Christian Levrat, invité jeudi du Journal du matin.
Le parti souhaite désormais avec un vote interne demander à sa base si elle partage son analyse, ajoute-t-il, et ainsi permettre au PS de mener pleinement une campagne qui s'annonce délicate.
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Et de rappeler que le vote général est "une assez vieille tradition" chez les socialistes, les membres s'étant exprimés pour la première fois en 1921 pour dire non à l'Internationale communiste, puis en 1995 pour soutenir la précédente révision de l'AVS.
Avec un vote général sur la prévoyance 2020, "nous nous inscrivons dans la tradition et correspondons à l'air du temps", estime le président du PS.
Primaires dans les Grisons, "une bonne idée"
Christian Levrat voit par ailleurs d'un bon oeil l'organisation de primaires ouvertes par la section grisonne du PS pour choisir un candidat à l'élection au gouvernement cantonal. "C'est une bonne idée de l'essayer sur le plan cantonal", déclare-t-il, jugeant que les cantons peuvent jouer le rôle de laboratoire sur ce genre de projets.
Il soutient également le message donné par une telle mesure: "cela vaut la peine d'être membre du PS car la discussion est libre".
Que ce soit en Suisse ou ailleurs, "il faut être ouvert à cette évolution", ajoute le Fribourgeois. Les partis ne se résument plus à quelques élus et délégués qui décident au nom des membres. Ceux-ci veulent assurer une responsabilité plus directe, analyse le président du PS en citant l'exemple de la présidentielle française.
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Valls et Macron: "peiné de voir l'image que cela donne de la politique"
Christian Levrat est également revenu jeudi sur le ralliement de l'ancien Premier ministre français Manuel Valls au candidat d'En marche, Emmanuel Macron. "Je suis peiné de voir l'image que cela donne de la politique", déclare le président du PS suisse, qui dénonce cette manière de faire qui met les intérêts propres au-dessus des idées et valeurs, selon lui.
"Renier sans aucune honte la parole donnée décrédibilise la politique", ajoute-t-il, estimant que ce genre de manoeuvres peut faire le lit de l'extrême droite.
"La grande majorité des articles de la Weltwoche sont faux"
Interrogé sur un article de la Weltwoche qui affirme que deux filles du directeur de Caritas, le Fribourgeois Hugo Fasel, sont employées par l'ONG, Christian Levrat a retorqué qu'il se refusait à commenter des articles de ce journal "dont la majorité des informations sont fausses", soulignant leur caractère souvent exagéré, "anglés de manière à ce que plus personne n'y comprenne rien", avec "un rapport lointain avec la réalité".