Plus de 700 km de rails sont jugés "insatisfaisants" ou "en mauvais état" et auraient besoin d’être remis à neuf, selon le quotidien alémanique, qui cite les CFF. Ces derniers précisent que ce sont surtout les infrastructures locales qui sont concernées, les grandes lignes ne souffrant pas de dysfonctionnements particuliers.
Questionné par la RTS, l'ingénieur-physicien Michele Mossi se dit surpris de l'augmentation continue de l'estimation des coûts pour ces travaux: "En 2013, on avait besoin de 2,3 milliards, puis 2,5 milliards en 2014 et 2,8 en 2015. Et, malgré tous les efforts des CFF pour améliorer ces travaux de maintenance, on a encore une augmentation à 2,9 milliards", rapporte-t-il dans le 12h30.
Un réseau de plus en plus sollicité
Ces estimations se basent notamment sur une hausse de la cadence des trajets et l’augmentation de la vitesse des trains, qui accentueraient l’usure des rails, explique le Tages-Anzeiger.
Michele Mossi ajoute: "Le réseau étant bien plus sollicité qu'auparavant, les fenêtres pour intervenir sont de plus en plus petites. On ne peut en effet pas rénover plusieurs lignes en même temps sans perturber de manière conséquente ce réseau qui est parmi un des plus denses au monde", explique-t-il dans le 12h30.
130 déraillements depuis 2003
Ces chiffres interviennent alors que le réseau ferroviaire helvétique a été récemment perturbé par deux déraillements en moins de deux semaines, l'un à Lucerne, l'autre en gare de Berne. L’an dernier huit trains étaient déjà sortis des rails et, selon l’autorité d’enquête de la sécurité suisse, 130 déraillements ont eu lieu en Suisse depuis 2003.
Michele Mossi se veut toutefois rassurant: "Il ne faut absolument pas être inquiet. Les récents déraillements ne sont pas tous issus d'une mauvaise qualité. Certains sont issus du matériel roulant, d'autres des non respects de la signalisation ou d'une vitesse inadéquate".
Adrien Krause/hend