De 2013 à 2018, les cantons auront coupé plus d'un milliard de francs dans la formation. Cette estimation, publiée en janvier par le Matin Dimanche, émane du syndicat des enseignants alémaniques LCH et du conseiller national Mathias Reynard (PS/VS).
Ce chiffre est largement sous-estimé, relève l'enseignant valaisan, car il ne prend pas en compte les économies des communes dans les équipements scolaires.
Une semaine de vacances en plus
En clair, ce sont des retenues sur les salaires, des effectifs d'élèves en augmentation, des fermetures de classes ou des réductions d'heures d'appui. Lucerne a défrayé la chronique l'année dernière en imposant une semaine de vacances aux élèves pour économiser 4 millions sur les salaires des maîtres. St-Gall avait donné l'exemple en 2013.
L'austérité affecte tous les niveaux, de l'école obligatoire à la formation professionnelle jusqu'aux hautes écoles, déplore l'Union des étudiants de Suisse.
ats/jc
Neuchâtel et Fribourg touchés
En Suisse alémanique, ce sont surtout le cantons de Berne, Lucerne, Argovie et Bâle-Campagne qui ont subi les programmes d'austérité les plus sévères, selon LCH. Soleure, Fribourg, Schaffhouse et Zurich ont également eu leur lot de mesures d'économies qui font mal.
La situation apparaît moins tendue en Suisse romande. Seul le canton de Neuchâtel s'est illustré en novembre par une fronde des enseignants dans la rue. Ils protestaient contre une nouvelle grille salariale. Celle-ci a finalement été maintenue en échange d'autres concessions.
L'avenir ne s'annonce pas rose. Neuchâtel a déjà annoncé une réduction d'une période par semaine pour les élèves de 8 à 12 ans dès la rentrée d'août. Et dans le canton de Berne, une pétition circule pour s'opposer à de nouvelles restrictions qui pourraient atteindre les 100 millions de francs dans la formation.