La conférence consacrée à l’avenir de la Syrie et de ses régions voisines réunit plus de 70 délégations nationales et ONG, sous la coprésidence de l'ONU et de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
"Il est temps que les efforts de la communauté internationale "ne soient plus constamment repoussés par la guerre, qu'ils puissent contribuer à la paix et s'inscrivent dans une réelle perspective volontaire de reconstruction", a déclaré le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à son arrivée à Bruxelles mercredi. Et cette perspective "doit être considérée comme un message fort fait aux Syriens pour leur montrer qu'on ne les oublie pas", a lancé Didier Burkhalter.
Une aide suisse pour que les réfugiés puissent trouver place et perspectives dans la région.
Dans une interview à la RTS, le conseiller fédéral a détaillé la nature des engagements de la Suisse. "Cette année, nous allons promettre - et payer, parce que la Suisse fait toujours ce qu'elle promet - 66 millions pour l'aide humanitaire et l'aide de résilience, c'est-à-dire les écoles, l'accès à l'eau, l'aide aux communautés locales qui accueillent des réfugiés, pour que ces réfugiés puissent trouver place et perspectives dans la région."
La Suisse va ajouter encore 7,5 millions de francs pour des actions de promotion de la paix, portant le montant total à près de 74 millions. Depuis le début de la crise, la Confédération a consacré environ 50 millions de francs annuels à la Syrie. "Au total, c'est la plus grande opération humanitaire de tous les temps pour la Suisse", relève Didier Burkhalter.
J'aimerais aussi dire qu'on doit absolument dépasser les clivages politiques.
La Confédération s'investit toujours, parallèlement, en faveur de la paix en Syrie. A Bruxelles, estime le conseiller fédéral, "la communauté internationale doit marquer sa volonté de malgré tout pousser (…) vers une solution politique".
"J'aimerais aussi dire qu'on doit absolument dépasser les clivages toujours plus forts entre l'opposition et le gouvernement, et cela passe par la société civile. Si on regarde ce que fait la société civile en Syrie et dans les groupements que nous aidons depuis des années, nous remarquons qu'il y a une volonté de dépasser ces clivages, de commencer véritablement à chercher la solution politique pour la Syrie (…) C'est des sujets qu'il faut discuter avec la communauté internationale pour bouger les choses et changer les états d'esprit vers une volonté de reconstruction."
Olivier Angehrn
L'UE demande un "puissant effort" en faveur des négociations de Genève
La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a réclamé en ouverture de la conférence mercredi un "puissant effort" en faveur des pourparlers de paix sur la Syrie à Genève.
"Il faut unir la communauté internationale derrière ces négociations", a-t-elle plaidé.
L'Union européenne veut également commencer sans attendre à préparer la reconstruction du pays.
"Je sais que cela peut sembler surréaliste de commencer à préparer la paix quand on est encore en plein milieu du conflit [mais] il faut pousser, encourager, soutenir, inciter et aussi mettre la pression sur ceux qui doivent trouver la solution politique" a expliqué la coprésidente de la conférence dans une interview à plusieurs agences de presse.