L'initiative, qui veut donc lier la question de l’immigration à celle de l’emploi, a déjà été approuvée par la Chancellerie fédérale et la récolte de signatures débutera d’ici l’été. Elle est baptisée ZAFI, pour "Zuerst Arbeit für Inländer" (D’abord du travail pour les indigènes).
Le texte interdit aux patrons d’engager de la main d'oeuvre étrangère - européenne ou non - si le taux de chômage est supérieur à 3,5%. Mais des exceptions sont prévues, par exemple pour les professions qui nécessitent un haut niveau de qualification. Dans ces métiers, des contingents de main d'oeuvre étrangère pourraient être débloqués par le Conseil fédéral.
Pas une réplique de l'initiative du 9 février 2014
Aucun ténor de la politique fédérale n'est membre du comité, constitué surtout d'élus locaux. Le père de cette initiative, l'UDC lucernois Richard Koller, prévient d'emblée qu'il ne s'agit pas d'un 9 février bis. "Cette initiative est tout à fait différente", explique-t-il. "Elle veut permettre de réinsérer les personnes qui sont ici en Suisse dans le marché du travail."
Le politicien alémanique assure qu'il ne s’agit pas de discriminer ou de contingenter les étrangers. "Il y a un seuil, en l'occurrence un taux de chômage de 3,5%. Et c'est seulement si cette valeur est dépassée que l'on doit se tourner vers la main d'oeuvre indigène. C'est la différence principale. Je me bats uniquement pour que les demandeurs d'emplois qui sont déjà en Suisse puissent retrouver un travail."
En concurrence avec une initiative de l'UDC et de l'ASIN?
Le texte d'initiative, que la RTS a pu se procurer, exige tout de même noir sur blanc la dénonciation de la libre circulation des personnes qui lie la Suisse à l'Union européenne. C'est exactement ce qu'exige une autre initiative sur laquelle planchent l'UDC et l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) et qui devrait être présentée le 6 mai prochain. Le dossier de l'après 9 février réserve donc encore bien des surprises.
Cette initiative pourrait bien diviser l'UDC. Le conseiller national UDC bernois, Manfred Bühler se montre mitigé.
Pietro Bugnon/oang
"Toute mesure contraignante est à éviter"
Interrogé sur cette nouvelle initiative dans le Journal du matin de la RTS vendredi, François Gabella, patron de LEM International, estime que l'intention derrière le texte est bonne, notamment en matière de sensibilisation du monde de l'entreprise. Il juge cependant toute mesure contraignante mauvaise et appelle à garder de la flexibilité en matière de main d'oeuvre.
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