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"Sans moi le 7 mai", l'appel au boycott du second tour en France

Des militants antifascistes réunis sur la place de la Bastille à Paris appellent au boycott de la présidentielle dimanche après l'annonce des résultats. [NurPhoto/AFP - Julien Mattia]
France: des partisans de Jean-Luc Mélenchon annoncent un boycott du second tour / Le Journal du matin / 6 min. / le 25 avril 2017
#SansMoiLe7Mai, c'est l'un des mots d'ordre qui circule sur internet après le premier tour de la présidentielle en France. Cet appel à l'abstention et au vote blanc vient surtout des partisans de Jean-Luc Mélenchon.

Toute une frange d'électeurs, pour la plupart sympathisants du mouvement La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, refusent de choisir entre Marine Le Pen, jugée trop extrémiste, et Emmanuel Macron, trop libéral.

Alors que des politiciens français de gauche comme de droite ont appelé dès dimanche soir à faire barrage à Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon refuse de donner des consignes de vote et garde le silence. Il va consulter les militants de son mouvement pour sonder leur opinion.

>> Lire : La majorité des politiciens français appelle désormais à contrer Le Pen

Suicide politique?

Interrogé dans le journal du matin de la RTS, Sylvain Bourmeau, journaliste et professeur associé à la l'Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris, juge que le choix du leader de La France insoumise, qui a rassemblé 19,58% des suffrages au premier tour, traduit une certaine irresponsabilité.

Jean-Luc Mélenchon, dans son orgueil blessé, s'est comporté d'une manière complètement contradictoire à la tradition philosophique et historique de la gauche.

Sylvain Bourmeau, journaliste et professeur associé à la l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales à Paris

"Il a choqué énormément de monde parmi ses électeurs et bien au-delà. On ne peut que s'inquiéter de ce genre d'attitude, en particulier si l'on compare ce qui s'est passé depuis dimanche soir avec ce qui s'est passé la première fois où le Front national s'est qualifié pour le second tour en 2002", estime le spécialiste.

Sylvain Bourmeau parle même d'un "suicide politique" de Jean-Luc Mélenchon. "Le Front de gauche est en train de se déliter. Et les législatives, qui étaient déjà un défi pour Mélenchon, vont être difficiles. Les politiques classiques d'union de la gauche, qui fonctionnent pour gérer les municipalités et les accords entre communistes, socialistes et écologistes, sont très forts, et risquent de marginaliser les Insoumis", analyse-t-il.

Déjà une victoire pour le FN

Le boycott du processus électoral #SansMoiLe7Mai pourrait-il donc servir le Front national? "Arithmétiquement, il va baisser le seuil nécessaire pour une victoire de Marine Le Pen", souligne Sylvain Bourmeau.

Mais pour lui, l'élection marque déjà une victoire pour le FN: "celle de la vision politique que propose le parti depuis 30 ans: remplacer le clivage droite-gauche - qui structure la vie politique française depuis la Révolution (...) - par un clivage entre nationalistes et internationalistes" résume Sylvain Bourmeau. "Au fond, Macron est le pur produit du discours du FN: il est 'l'UMPS incarné'", ajoute-t-il.

>> A écouter également: le sujet de Tout un monde sur le report des voix des jeunes supporters de Mélenchon :

Le département de Seine-St Denis, au nord de Paris, a voté massivement pour Jean-Luc Mélenchon. [Twitter - Jordan Davis]Twitter - Jordan Davis
A qui iront les voix des jeunes supporters de Jean-Luc Mélenchon au deuxième tour de la présidentielle? / Tout un monde / 4 min. / le 25 avril 2017

jvia

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