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Après un nouvel échec, l'UDC se déchire sur la voie à suivre

Le président de l'UDC Albert Rösti. [Keystone - Peter Schneider]
Un parti d'opposition ou de propositions, comment faire de l'UDC un parti à nouveau gagnant? / Forum / 2 min. / le 22 mai 2017
L’heure est à la remise en question au sein de l’UDC après l’échec du référendum sur la stratégie énergétique 2050. Deux camps s'affrontent pour tenter de redresser la barre.

Pour certains, l'UDC doit sortir de sa zone de confort pour pouvoir augmenter son potentiel de vote. L'UDC doit passer d'une force d'opposition à une force de proposition, estime Kevin Grangier, secrétaire général de l'UDC Vaud. Etre un parti d'opposition peut limiter le potentiel de voix, selon lui.

Le parti doit sortir du "neinsagerisme", confirme le conseiller national fribourgeois Pierre-André Page. Il faut à l'UDC un projet constructif. Ses électeurs doivent une fois pouvoir être du côté des gagnants, poursuit le Fribourgeois.

Garder la ligne des grandes heures de l'UDC

D'autres parlementaires UDC voudraient au contraire recentrer leurs combats sur les thèmes historiques du parti, comme la migration, l'Europe ou la sécurité. Ainsi, pour les conseillers nationaux genevois Yves Nidegger ou valaisan Jean-Luc Addor, l'UDC doit faire ce qu'elle sait faire et ne pas se disperser.

Elle devrait y arriver avec les combats à venir, comme la votation sur les juges étrangers ou l'éventuel lancement de l'initiative contre la libre circulation, estiment-ils.

Déconnectés de la base?

Après l'échec du référendum contre la stratégie énergétique lancé par l'UDC, les langues se délient. Les pontes du parti sont montrés du doigt, en particulier le chef du parti Albert Rösti et le responsable de la stratégie Christoph Blocher, deux poids lourds engagés dans les milieux économiques et pour certains pas assez sensibles à ce que pense la base. L'élite serait ainsi peu à peu déconnectée de son électorat.

Pour le parti le plus grand de Suisse, il devient également difficile de maintenir une discipline rigide avec plus de 70 parlementaires sous la Coupole. Sans compter que le chef pourrait aussi avoir sa part de responsabilité, Albert Rösti étant un président de plus en plus critiqué. Et Christoph Blocher n'est manifestement plus le chef de meute qu'on connaissait.

L'UDC doit maintenant définir une ligne, celle qui doit la mener aux élections fédérales de 2019 et à son ambition de dépasser les 30% de voix. Reste à savoir si elle le fera avec ses thèmes historiques ou si elle innovera.

Muriel Ballaman/lan

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