Tous les ans, 50 des 200 sièges de la Chambre basse devraient être attribués à de nouveaux citoyens tirés au sort en fonction de la population des cantons.
La proposition de Génération nomination fait l'objet d'un texte que les initiants, emmenés par le Fribourgeois Charly Pache, souhaitent officiellement lancer au printemps 2019.
Représentativité
L'idée n'est pas si farfelue, commente la BernerZeitung, qui interroge l'historien belge David Van Reybrouck, auteur de l'ouvrage "Contre les élections".
Une démocratie qui se limite aux élections n'a pas d'avenir.
Pour lui, les élections ne donnent pas la même chance à tous les citoyens, la majorité des élus étant issus du milieu académique. Selon lui, le tirage au sort permettrait plus de représentativité.
Il plaide pour un "système mixte", où le hasard peut être utilisé pour débattre des thèmes délicats.
"Avec des élections, l'indépendance est moindre, car les intérêts des partis politiques jouent un rôle", estime-t-il, assurant que les politiciens renoncent à certaines décisions par peur de ne pas être réélus.
jvia
L'exemple de l'Irlande
L'historien belge David Van Reybrouck, auteur de l'ouvrage "Contre le vote" cite notamment l'exemple de l'Irlande, où un cercle de 99 citoyens tirés au sort a travaillé sur la nouvelle Constitution. Cette assemblée citoyenne s'est notamment penchée sur le droit à l'avortement, sujet très délicat dans un pays fervent catholique.
Après de longues discussions, ils sont parvenus à un amendement à la stricte interdiction de l'avortement, mais pas pour l'abolition totale de cette interdiction. Ces discussions ont également abouti à l'autorisation du mariage homosexuel.
David Van Reybrouck évoque aussi le corps citoyen formé alors que la Belgique n'avait pas de gouvernement en 2010-2011.