"Au final, le locataire qui demande une baisse pourrait se voir augmenter son loyer", a déclaré Frédéric Dovat, secrétaire général de l'Union suisse des professionnels de l'immobilier (USPI), dans l'émission Forum de la RTS jeudi.
Pour les milieux immobiliers, la baisse du taux hypothécaire de référence ne donne en effet pas droit à une réduction automatique des loyers. La Fédération romande immobilière (FRI) rappelle que les bailleurs peuvent faire valoir divers éléments de coûts comme des travaux de plus-value non encore répercutés sur le loyer, l'augmentation du coût de la vie prise en compte à hauteur de 40% ou celle des charges courantes.
"Les fiches noires, une légende urbaine"
L'Association suisse des locataires (Asloca) réfute ces arguments. Alors que le taux de référence a baissé à plusieurs reprises, tout comme l'indice du renchérissement et dans une moindre mesure les frais d'entretien, les travaux de plus-value ne suffisent largement pas à justifier le statu quo.
Les locataires doivent-ils pour autant craindre de faire la demande de baisse de loyer, de peur d'être "fichés" par leur gérance ou leur propriétaire? "C'est une légende urbaine", affirme Frédéric Dovat. "Il n'y a pas de liste noire dans les milieux immobiliers."
18% du revenu pour le loyer
Alors qu'un locataire consacre actuellement 18% de son revenu au loyer, soit deux fois plus qu'un propriétaire, Frédéric Dovat plaide pour le statu quo: "Selon une étude MIS Trend pour 2016, l'écrasante majorité des locataires estiment que leur loyer est correct."
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kkub