Les exploitants de centrales nucléaires connaissent des difficultés financières. Les prix bas du marché européen ne couvrent que partiellement leurs frais de production. Ils creusent leurs déficits et voient leurs capacités d'investissement fortement réduites.
"On ne peut pas exclure à moyen terme la faillite de l'un ou l'autre des exploitants. Nous voulons savoir ce qui se passe dans ce cas-là: qui paie et comment on continue à assurer la sécurité", selon la conseillère nationale Verte vaudoise Adèle Thorens.
"Pour l'instant, il n'y a pas de risque"
Le conseiller aux Etats UDC thurgovien Roland Eberle, membre du conseil d'administration d'Axpo, estime, lui, qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter.
"Pour l'instant, il n'y a pas de risque, mais cela dépend du développement des marchés de l'énergie, qui sont subventionnés avec des milliards d'euros. J'espère que la Confédération réfléchit à des plans B et C si le cas devait se manifester".
Les contribuables à la caisse?
Que faire si ni l'exploitant ni ses actionnaires ne sont en mesure de prendre en charge les coûts de la mise hors tension et du démantèlement de leur centrale?
Le socialiste vaudois Roger Nordmann craint que ces coûts se reportent sur les contribuables: "On ne peut pas laisser une centrale à l'abandon parce que c'est beaucoup trop dangereux. Il faut donc la déconstruire et gérer la radioactivité qu'elle contient. Cela veut dire que si ceux qui étaient responsables de l'origine de la centrale, soit les exploitants et indirectement les actionnaires, n'assument pas leurs responsabilités, c'est de toute façon l'Etat qui doit le faire".
Les exploitants et les actionnaires n'assument pas leurs responsabilités, c'est de toute façon l'Etat qui doit le faire
A noter que le Conseil fédéral a mis en consultation vendredi dernier un projet misant sur un scénario de référence plus grave afin de mieux protéger la population en cas d'accident dans une centrale nucléaire.
Pietro Bugnon/hend