Lanceurs d'alerte, employés fédéraux ou particuliers peuvent annoncer les irrégularités présumées sur la plate-forme en ligne www.whistleblowing.admin.ch de manière anonyme, en toute sécurité et sans preuve. "Les informations reçues seront traitées avec diligence, sérieux et confidentialité", garantit le CDF.
Le but précisé dans un communiqué est "d'échanger de façon anonyme, indépendante et sécurisée avec les employés, les fournisseurs, les contribuables et toute personne qui veut améliorer l'efficience de l'administration et combattre la fraude et la corruption".
Pas de contact avec la presse
"La seule condition est de ne pas rompre la confiance ni le droit de diligence de l'employé avec son employeur, par exemple en communiquant avec la presse", précise l'organisme qui exerce la surveillance financière sur l'administration fédérale.
Par le passé, plus de la moitié des cas signalés par les lanceurs d'alerte ont permis au CDF d'être plus efficace dans ses audits.
Les doutes du PLR Christian Lüscher
Interrogé dans l'émission Forum, le conseiller national Christian Lüscher (PLR-GE) salue "sur le principe" toute mesure "qui vise à empêcher la corruption, à éviter le gaspillage et à faire en sorte que des abus soient montrés du doigt et ensuite instruits par les autorités."
Le vice-président du PLR émet cependant une crainte sur les intentions réelles de ceux qui pourront se manifester. "Il y a deux sortes de lanceurs d'alerte", souligne le Genevois. "Il y a ceux qui interviennent pour la bonne cause (…) et il y a ceux qui tentent de manipuler l'administration ou les autorités à leur propre profit."
ats/oang
Sur les traces de l'Union européenne
Avec son nouveau site, la Confédération emboîte le pas à l'Union européenne, qui a lancé une plateforme similaire, EUleaks, fin 2016.
En mars de cette année, un site Internet a aussi été lancé à Dakar pour protéger les lanceurs d'alerte en Afrique.