Le conflit diplomatique entre monarchies pétrolières du Golfe dépasse les frontières du Moyen-Orient et touche la Genève internationale.
L'Arabie saoudite et ses alliés ont publié dans la nuit de jeudi à vendredi une liste de "terroristes" soutenus, selon eux, par le Qatar.
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Cet inventaire répertorie 59 personnes et 12 entités "liées au Qatar et au service d'un programme politique suspect du Qatar".
Parmi ces noms, deux sont liés à la fondation Alkarama, ONG de défense des droits de l'homme installée au Grand-Saconnex, à Genève: le président du conseil d'administration et un membre fondateur, tous deux Qataris.
Ce dernier, désormais retiré, avait déjà été au centre d'une polémique en 2013, accusé par le Trésor américain d'avoir financé la branche syrienne d'Al-Qaïda.
Des accusation de "pays discrédités"
Contactée par la RTS, Alkarama rejette les accusations de l'Arabie saoudite et de ses alliés dans le contexte actuel de conflit entre monarchies du Golfe. "Ce sont des pays discrédités qui ne peuvent pas être pris au sérieux, affirme son directeur Mourad Dhina. "Pour nous, c'est un non-événement".
"Leur problème est que nous travaillons sur des cas documentés de disparition forcée et de torture dans ces pays, que nous dénonçons auprès de l'ONU. Pour eux, cela suffit pour nous définir comme 'terroristes'", explique Mourad Dhina.
Doha a réagi vendredi à la publication de la liste en dénonçant des accusations "sans fondements". "Cette liste contient des noms de personnes qui n'ont aucun lien avec le Qatar, qui n'y vivent pas et qui peut-être ne s'y sont jamais rendus", a affirmé le ministre qatari des Affaires étrangères Mohamed Al-Thani.
Marc Renfer