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Caritas dénonce le traitement des enfants réfugiés en Suisse

Les enfants réfugiés sont insuffisamment informés de leurs droits, dénonce Caritas. (image d'illustration). [Keystone - Gaetan Bally]
Caritas dénonce le traitement des enfants réfugiés en Suisse / Le 12h30 / 2 min. / le 13 juin 2017
Caritas critique la prise en charge des enfants non accompagnés réfugiés en Suisse. Ceux-ci sont traités de manière très différente selon les cantons et leur prise en charge montre des carences manifestes, selon l'ONG.

Comme les enfants réfugiés sont privés de leurs parents, les institutions de l'Etat doivent endosser un rôle et une responsabilité particulière, a ainsi affirmé l'oeuvre d'entraide mardi.

Les carences concernent en premier lieu la procédure, note Caritas. Les enfants réfugiés sont insuffisamment informés de leurs droits, on ne les renseigne pas sur les procédures d'asile ni sur le fait que la loi prescrit qu'une personne de référence doit être à leur côté.

Les premières auditions qui ont lieu dans le centre d'enregistrement et de procédure se déroulent sans qu'ils aient été informés préalablement. Elles ont lieu souvent en l'absence de leur personne de confiance.

"Méthode discutable"

Caritas critique également "la méthode très discutable de la détermination de l'âge (qui fait) basculer des enfants mineurs dans la majorité, ce qui permet de contourner les garanties que la Convention relative aux droits de l'enfant leur offre". Par ailleurs, le directeur de Caritas déplore le fait que certains enfants soient abandonnés à eux-mêmes le jour de leurs 18 ans, alors qu'ils sont en plein apprentissage.

"D'autres ne peuvent pas accéder à une formation, car aucune entreprise ne veut les former sans savoir s'ils ne seront pas renvoyés avant d'avoir terminé leur apprentissage. C'est inacceptable", souligne-t-il. Caritas exige qu'un délai de cinq ans soit mis en oeuvre pour permettre aux jeunes de passer sans encombre dans l'âge adulte.

ats/fme

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Lacunes dans la scolarité

Caritas Suisse relève des lacunes dans la scolarité et la formation. L'école, obligatoire jusqu'à 16 ans en Suisse, est très différente d'un canton à l'autre et les enfants réfugiés de plus de 16 ans ne peuvent plus fréquenter l'école publique.

"Ces derniers n'ont souvent pas les connaissances de base pour commencer un apprentissage ou une formation professionnelle", souligne Martin Flügel, responsable politique et affaires publiques chez Caritas.

Pour l'oeuvre d'entraide, ces enfants doivent intégrer le système scolaire aussi vite que possible, l'objectif étant d'atteindre le niveau de la 9e. Ensuite, Caritas demande la mise en place de possibilités telles que des classes passerelles ou des préapprentissages d'intégration.

Postulats déposés aux Chambres fédérales

Caritas Suisse a détaillé ses analyses et ses revendications concernant les enfants réfugiés, dans une prise de position publiée mardi.

Les conseillers nationaux Jacques-André Maire (PS/NE), (Balthasar Glättli (Verts/ZH) et Silvia Schenker (PS/BS) vont déposer différents postulats aux Chambres fédérales demandant que des améliorations soient apportées dans l'intérêt des enfants réfugiés.