Les capacités hydrauliques seraient turbinées uniquement en cas de pénurie. L'objectif visé par la commission de l'énergie est de prévenir les carences hivernales en électricité, quand les nuits sont longues, les journées froides et que le vent, le soleil et les précipitations se font rares.
Car le risque de pénurie est bien réel. La commission fédérale de l'électricité Elcom estime d'ailleurs qu'il augmentera encore avec l’abandon, à terme, de l'électricité nucléaire.
Pour y faire face, plusieurs solutions sont à l'étude au Parlement. Et parmi celles-ci, l’achat de capacités de production hydrauliques.
Rémunérer la capacité de stockage
Mais ce stockage a un coût, reconnaît la Verte Adèle Thorens, "parce que c'est de l'énergie qu'on ne produit pas à un moment donné et donc qui ne rapporte pas d'argent. "Notre idée", explique la conseillère nationale vaudoise, "est de trouver un mécanisme de financement qui permettrait de rémunérer cette capacité de stockage pour que nous puissions par la suite la libérer au moment où c'est le plus utile pour l'approvisionnement des ménages et des entreprises suisses."
Ce mécanisme séduit aussi le PDC valaisan Yannick Buttet, pour qui ces investissements réalisés dans l'hydraulique soulageraient aussi les exploitants de barrages qui sont en crise. "C'est un système qui est connu dans d'autres pays, qui a fait ses preuves. Toutes les idées qui visent à améliorer notre sécurité d'approvisionnement, et en parallèle qui permettent de soutenir nos producteurs d'électricité, sont à analyser en détail."
Pas sur le dos du citoyen
Reste à savoir qui fournira les fonds pour acheter ces capacités hydrauliques. La Confédération, avec les impôts des Suisses ou les consommateurs qui paieront plus cher leur électricité? Le PLR genevois Benoît Genecand ne veut pas, en tout cas, que les citoyens suisses passent à la caisse. "Il faut demander à ceux qui ont beaucoup reçu de contribuer aujourd'hui, que cela soit la branche elle-même ou les cantons et communes qui sont propriétaires de cette branche", demande-t-il, "avant de commencer à retourner vers le consommateur pour lui prendre de l'argent dans le porte-monnaie."
Stocker de l'électricité dans des barrages, des batteries ou tout autre système: c'est le principal défi du renouvelable, du courant plus vert, mais moins stable aussi du point de vue de l'approvisionnement.
Pietro Bugnon/oang