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"Les retards chez Bombardier sont scandaleux", dénonce l'ex-patron des CFF

Les retards et les licenciements chez Bombardier sont "scandaleux"
Les retards et les licenciements chez Bombardier sont "scandaleux" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 14 juin 2017
L'ancien directeur des CFF Benedikt Weibel a vivement critiqué mercredi les retards "énormes" pris par Bombardier dans la livraison de 59 rames en Suisse ainsi que les licenciements annoncés à Zurich et Villeneuve par le constructeur canadien.

Invité du Journal du matin sur La Première, Benedikt Weibel est revenu sur les retards de livraison de l'entreprise canadienne Bombardier. Celle-ci n'a pas respecté ses engagements après avoir décroché en 2010 le "contrat du siècle" avec les CFF, devisé à 1,9 milliard de francs et prévoyant la livraison de 59 rames dès la fin 2013.

Une histoire que l'ancien directeur, en poste jusqu'en 2006, juge "scandaleuse", alors que les difficultés de l'entreprise "étaient déjà connues depuis plusieurs années". Les premiers trains de Bombardier ne sont pas attendus avant la fin 2017 au mieux, si les tests actuellement menés avec les premières rames se passent bien.

>> Lire aussi : Bombardier n'a pas tenu toutes ses promesses envers l'économie suisse

Benedikt Weibel préside aujourd'hui le conseil d'administration d'une compagnie ferroviaire en Autriche. Il a montré que le respect des délais est possible: "nous avons commandé dix rames pour la Westbahn chez Stadler Rail au début de l'année 2015. Et aujourd'hui, la première de ces rames est en exploitation".

Le fabricant canadien de matériel roulant a annoncé le 8 juin la suppression d'environ 650 emplois en Suisse. Une centaine de postes sont concernés à Zurich et le reste à Villeneuve.

Plusieurs cordes à son arc

Prédécesseur d'Andreas Meyer, Benedikt Weibel a dirigé les CFF durant 14 ans. Il prône le management de la simplicité, tant dans la réglementation que dans la gestion des ressources humaines. Enseignant jusqu'à l'année dernière à l'Université de Berne, il vient de publier un ouvrage intitulé: "Simplicité, l'art d'aller à l'essentiel" (PPUR).

>> L'intégralité de l'interview de Benedikt Weibel :

Benedikt Weibel (ici, en 2008). [Keystone - Marcel Bieri]
L'invité de la rédaction - Benedikt Weibel / Le Journal du matin / 22 min. / le 14 juin 2017

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"Flixbus n'est pas un concurrent pour le marché intérieur en Suisse"

Pour Benedikt Weibel, l'arrivée de Flixbus en Suisse ne représente pas un réel danger pour les entreprises de transports à l'intérieur du pays. "Ils sont forts là où le rail est faible et inversement". Et d'ajouter que les plus de 13 heures de route proposées par la compagnie pour relier Berne à Paris n'en font pas une alternative attrayante au TGV. Seul le prix est attractif, ce qui reste insuffisant selon l'ex-directeur. Il conclut: "si j'étais encore aux CFF, je serais assez tranquille par rapport à cette question".

L'entreprise allemande Flixbus transporte des passagers dans 20 pays, desservant 1000 destinations. Elle fait l'objet d'une enquête de l'Office fédéral des transports (OFT). Ce dernier soupçonne la société de cabotage, c'est-à-dire de transporter, en tant qu'entreprise basée à l'étranger, des passagers d'un point A à un point B à l'intérieur de la Suisse. L'OFT justifie l'interdiction des liaisons entre deux villes en Suisse par la volonté de protéger le système de transports publics.

Flixbus a fait recours contre une amende de 3000 francs infligée par la Confédération.