"J'ai été très surpris par cette annonce", a déclaré le président du Conseil des Etats Raphaël Comte (PLR/NE) à la RTS. Il y voit "un homme qui décide de reprendre sa liberté".
"J'ai toujours beaucoup apprécié ce conseiller fédéral. Il a beaucoup fait pour le rayonnement de la Suisse", a pour sa part dit le conseiller national PLR Philippe Nantermod.
Il a une touche très humaine qui va nous manquer... ou pas, si son successeur est de la même trempe.
"C'est un homme qui a du courage, qui n'hésite pas à remettre quelqu'un à sa place s'il le mérite", a poursuivi le Valaisan. Interrogé, il s'est toutefois lui-même estimé trop jeune pour entrer en lice.
>> Lire aussi : Qui pour succéder à Didier Burkhalter au Conseil fédéral?
Quant à Christian Lüscher (PLR/GE), il a déclaré dans Forum que Didier Burkhalter avait "remis la Suisse au centre de la planète diplomatique".
Le PLR réfute un isolement
Dans un communiqué, le Parti libéral-radical dit avoir "pris connaissance" de la décision de Didier Burkhalter et souligne l'"engagement incommensurable pour la Suisse" de son conseiller fédéral.
"Il a toujours défendu les intérêts publics face aux intérêts privés et a été un fervent défenseur des intérêts et des valeurs de notre pays – même lorsque le vent ne lui était pas favorable", écrivent les responsables du parti.
La présidente du PLR Petra Gössi a par ailleurs réfuté l'hypothèse selon laquelle le chef du DFAE ait pu se sentir insuffisamment soutenu dans le débat sur un accord-cadre avec l'UE. "La diversité des idées fait partie des libéraux-radicaux", a-t-elle indiqué. Du reste, le contenu de l'accord-cadre n'est pas du tout établi, a-t-elle souligné.
"Le moment n'est pas opportun"
Mais dans les autres camps politiques, la stupeur est également de mise.
"La surprise est totale, d'autant plus que la Suisse est en négociation avec l'UE concernant l'accord institutionnel (...) le moment n'est pas opportun", a réagi la vice-présidente du PS Barbara Gysi. Dans une prise de position officielle, qui cite notamment son président Christian Levrat, le parti juge "regrettable" le retrait de Didier Burkhalter.
Didier Burkhalter a permis à la Suisse de rayonner avec dignité sur le plan international.
"Au Conseil national, nous avons senti beaucoup de tristesse. Mais on a bien ressenti ces derniers temps qu'il y avait quelques agacements par rapport à certaines prises de position de certains politiciens…", a renchéri Manuel Tornare (PS/GE), interrogé par la RTS.
Il a salué "un humaniste, toujours disponible", "quelqu'un qui en coulisses faisait avancer les dossiers".
"Un choc"
La socialiste vaudoise Ada Marra semblait elle s'attendre à une démission, mais pas à celle annoncée.
Quant au Vert zurichois Balthasar Glättli, il a évoqué "un choc", quelques minutes seulement après l'annonce.
Bien qu'elle n'ait pas adhéré aux idées de Didier Burkhalter sur l'Europe, Céline Amaudruz (UDC/GE) a salué l'action du Neuchâtelois. "Il aura été un bon représentant de la Suisse à l'étranger", a-t-elle admis. Elle-même ne s'attendait pas du tout à son départ.
"Nous avons une critique assez féroce sur l’absence de politique étrangère suisse depuis 8 années. Mais ce n’est pas pour autant que l’on va se réjouir d’un départ", a reconnu dans Forum son collègue de parti Yves Nidegger.
Cette idée de prendre cette décision pour des raisons personnelles, c’est assez rare et curieux.
"Un ministre du gouvernement qui parle de sa petite voix intérieure, je crois que c’est la première fois… ", a ajouté le Genevois.
>> Notre suivi : Didier Burkhalter démissionne pour avoir "une autre logique dans sa vie"
jvia