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Les femmes rassemblées à Berne contre la Prévoyance vieillesse 2020

L'âge de la retraite des femmes devrait être fixé à 57 ans pour combler l'actuelle inégalité salariale, estime le Comité des femmes. [Keystone - Thomas Delley]
L'âge de la retraite des femmes devrait être fixé à 57 ans pour combler l'actuelle inégalité salariale, estime le Comité des femmes. - [Keystone - Thomas Delley]
"Touche pas à ma retraite": 26 ans après la grève nationale, des femmes de toute la Suisse ont lancé un appel contre la Prévoyance vieillesse 2020. Une action a été organisée à Berne, où elles ont fait signer un référendum.

Avec l'augmentation de l'âge de la retraite, 1,3 milliard de francs d'économies sont réalisés sur le dos des femmes. "Nous refusons une réforme qui instrumentalise l'égalité pour imposer une régression sociale à toutes et tous", écrit mercredi le Comité des femmes, qui réunit notamment des syndicalistes et la Marche mondiale des femmes.

Pour combler l'actuelle inégalité salariale - les femmes gagnent en moyenne 18,1% de moins que les hommes, - l'âge de la retraite des femmes devrait être fixé à 57 ans, propose le Comité.

Un bonus insuffisant

Les rentes des femmes sont de 37% inférieures à celles des hommes et 500'000 retraitées ne touchent que l'AVS, poursuit-il. Les 70 francs de bonus ne suffisent pas pour vivre sans recourir aux prestations complémentaires.

Pour rappel, parmi les points principaux de la réforme d'Alain Berset figurent l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans, la baisse du taux de conversion de 6,8 à 6% et la revalorisation des rentes AVS de 70 francs pour les nouveaux retraités à titre de compensation.

Ce n'est pas la solution. Pour garantir l'avenir de nos rentes, il faut renforcer l'AVS, d'après ces militantes. Elles se sont rassemblées sur la place Fédérale, mais également un peu partout en Suisse où elles ont installés des stands, invitant les femmes à signer le référendum.

L'inégalité salariale qui pèse 7,7 milliards de francs

Les revendications, exprimées le 14 juin 1991, où près d'un demi-million de femmes avait défilé en Suisse, demeurent plus que jamais d'actualité, ont renchéri dans un communiqué les femmes socialistes, qui exigent des contrôles dans les salaires pour que l'article constitutionnel garantissant qu'"à travail égal, salaire égal" soit enfin respecté.

C'est exactement ce que demande l'"Initiative subito" qu'entend lancer Unia. "Il faut un contrôle scrupuleux des salaires dans les entreprises, et des sanctions pour les firmes qui payent les hommes plus que les femmes sans raisons explicables".

>> Lire sur ce sujet : Unia lance une initiative dans le Jura pour concrétiser l'égalité salariale

Cette différence salariale pèse 7,7 milliards de francs et se traduit par une différence de 585 francs par mois dans la moyenne des salaires du secteur privé.

ats/fme

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Une étude de l'UNIGE épingle la discrimination des femmes au travail

La loi sur l'égalité entre femmes et hommes (LEg), en vigueur depuis 1996, n'a pas fait disparaître les discriminations dont sont victimes les femmes au travail. Les principaux motifs d'inégalité invoqués sont le niveau de rémunération et la maternité. L'application de la loi pose parfois problème.

Ce constat a été établi mercredi par le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes (BFEG). Ce dernier se base sur un rapport de l'Université de Genève (UNIGE) qui a analysé 200 décisions de justice relatives à la loi sur l'égalité entre femmes et hommes portant sur la période allant de 2004 à 2015.

Sur l'ensemble des jugements analysés, 62,5% sont majoritairement ou entièrement défavorables à la partie employée invoquant une discrimination, peut-on lire dans le rapport de l'UNIGE. Le taux de décisions défavorables à la partie salariée est même de 82,8% lorsque la discrimination invoquée est un harcèlement sexuel. La quasi-totalité des plaintes pour congé de rétorsion sont rejetées.