Pour la vice-présidente du Conseil des Etats, la question européenne constitue un dossier du Conseil fédéral dans son ensemble, et "non un dossier Burkhalter".
Ce n'est donc pas le travail de Didier Burkhalter qui est critiquable, selon la Saint-Galloise, mais le manque de leadership du Conseil fédéral. "Il n'y a pas d'empreinte forte du Conseil fédéral en tant que collège dans la politique européenne", regrette-t-elle jeudi dans le Journal du matin de la RTS.
Le Parlement s'est chargé de la mise en oeuvre de l'initiative contre "l'immigration de masse" et se chargera probablement du texte "RASA - sortons de l'impasse", note-t-elle. Il faudrait désormais une direction plus forte du Conseil fédéral dans ce dossier, selon Karin Keller-Sutter.
Didier Burkhalter, un ministre trop à gauche... ou trop romand?
Le retrait de Didier Burkhalter mènera-t-il à un virage à droite du Conseil fédéral, comme l'affirme une partie de la presse alémanique jeudi? Le conseiller fédéral était-il trop à gauche?
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Petite hésitation chez Karin Keller-Sutter avant de répondre non. Pour la conseillère aux Etats, le ministre des Affaires étrangères possède une sensibilité romande sur les questions sociales et de relations internationales. Ce qui ne permet pas d'affirmer qu'il n'est pas un libéral.
Alors qu'Alain Berset pourrait être intéressé à reprendre le portefeuille des Affaires étrangères, la Saint-Galloise se demande s'il ne faudrait pas confier le dossier européen à un conseiller fédéral alémanique pour convaincre la population outre-Sarine des avantages de la voie bilatérale.
Et de rappeler les "menaces" à venir pour la question européenne, comme l'initiative contre la libre circulation de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN).
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Karin Keller-Sutter candidate quand Johann Schneider-Ammann s'en ira?
Une autre démission pourrait être annoncée dans les prochains mois ou années au sein de l'exécutif fédéral: celle de Johann Schneider-Ammann. Karin Keller-Sutter serait-elle alors à nouveau candidate, elle qui avait échoué à entrer au Conseil fédéral en 2010 après le départ de Hans-Rudolf Merz?
"J'ai fait cette expérience une fois, je ne veux pas faire une deuxième expérience identique", répond-elle.