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"Elire un Tessinois au Conseil fédéral, une façon de reconnaître la 3e Suisse"

Oscar Mazzoleni. [RSI]
Un Tessinois pour remplacer Didier Burkhalter? Interview d'Oscar Mazzoleni / Le Journal du matin / 5 min. / le 15 juin 2017
Les relations tumultueuses entre le Tessin et la Berne fédérale pourraient se calmer si un italophone succédait à Didier Burkhalter au Conseil fédéral, estime le politologue tessinois Oscar Mazzoleni.

"La question (de la représentation du Tessin) revient de façon cyclique chaque fois qu'il y a une vacance au Conseil fédéral, parce que les Tessinois - la Suisse italienne dans son ensemble - revendiquent cette représentation comme une façon d'être reconnus", relève Oscar Mazzoleni dans le Journal du matin de la RTS jeudi, au lendemain de l'annonce de la démission de Didier Burkhalter.

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L'élection d'un Tessinois cet automne serait ainsi, du point de vue de la Suisse italophone, "l'expression, la réalisation d'une meilleure cohésion nationale", explique-t-il. La question est avant tout symbolique, car le rôle d'un conseiller fédéral n'est pas premièrement de représenter sa région linguistique. "Ce serait une façon de reconnaître la troisième Suisse, au sens linguistique du terme", selon lui.

Un candidat intéressant et crédible

Ces dernières années, cette question a en effet "très fortement marqué" les relations entre la Berne fédérale et le Tessin, privé de représentant au gouvernement depuis le départ de Flavio Cotti en avril 1999. "Ca pourrait contribuer à calmer partiellement le jeu", argumente le politologue, maître d'enseignement et de recherche en sciences politiques à l'Université de Lausanne.

Plus que lors des précédentes vacances, un échec dans la succession de Didier Burkhalter pourrait être considérée comme un camouflet au sud des Alpes, car la Suisse italienne dispose selon lui d'un candidat intéressant et crédible en tant que candidat, "et pas seulement en tant que Tessinois", en la personne d'Ignazio Cassis, le chef du groupe PLR aux Chambres fédérales.

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dk

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Karin Keller-Sutter: "Les chances sont très bonnes pour le Tessin"

Pour Karin Keller-Sutter, "il faut une représentation équitable de notre pays au sein du Conseil fédéral". "Et cette fois, les chances sont très bonnes pour le Tessin", ajoute-t-elle dans le Journal du matin de la RTS.

Interrogée sur la candidature potentielle du conseiller national Ignazio Cassis, la Saint-Galloise estime qu'il a "un très profil" et qu'il s''agirait d'"un très bon candidat" s'il se mettait à disposition de son parti pour la succession de Didier Burkhalter.

"Mais je sais qu'on ne rend pas service aux candidats en parlant trop d'eux, surtout à ce stade", relève Karin Keller-Sutter, qui avait échoué à accéder au Conseil fédéral en 2010 alors qu'elle était donnée favorite.

La conseillère aux Etats PLR aimerait bien que son parti présente une candidature féminine. "Mais je crois que, cette fois, la question de la région sera plus forte que la question du sexe", estime-t-elle.