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L'initiative pour freiner l'immigration ne séduit pas dans les rangs UDC

Magdalena Martullo-Blocher (UDC-GR). [Keystone - Peter Klaunzer]
L'initiative pour freiner l'immigration ne séduit pas dans les rangs UDC / Le Journal du matin / 2 min. / le 19 juin 2017
L'initiative ZAFI - qui veut restreindre l'accès au marché du travail helvétique pour les étrangers dès que le taux de chômage dépasse les 3,2% - ne séduit guère, y compris à l'UDC.

Si dans le comité à l'origine de cette démarche on trouve plusieurs responsables et élus cantonaux de l'UDC, le parti national est pourtant mal à l'aise face à ce texte baptisé ZAFI, pour "Zuerst Arbeit für Inländer" (D’abord du travail pour les indigènes), dont le but est pourtant de réduire l'immigration.

Le mot qui circule d'ailleurs le plus pour qualifier cette initiative au sein du parti est "Schnappsidee", expression consacrée dans la Berne fédérale pour décrire une idée née en pleine ivresse.

Un texte "tout simplement inutile"

Hormis l'indépendant schaffhousois Thomas Minder, qui siège dans le groupe UDC, aucun élu de ce parti ne soutient cette initiative.

Magdalena Martullo Blocher la trouve par exemple trop rigide: "Ce n'est pas réaliste de ne plus pouvoir employer d'étrangers du tout. Nous avons toujours besoin et souhaitons engager des étrangers à certains postes", explique la conseillère nationale grisonne à la RTS.

Pour son collègue zurichois Gregor Rutz, cette initiative est tout simplement inutile, parce qu'elle vise les mêmes objectifs que celle acceptée le 9 février 2014. Un doublon qui "n'est vraiment pas une bonne idée", tranche-t-il.

L'UDC planche sur une autre initiative

Le conseiller national zurichois Hans-Ueli Vogt craint même que cette initiative ne brouille le message de son parti: "Tout le monde sait que l'UDC suisse est en train de préparer son initiative sur la libre circulation. Donc cela fait peu de sens d'en lancer encore une autre. Cela provoque une grande confusion."

Mais si l'embarras prédomine, la formation politique pourrait malgré tout profiter de cette situation. Lorsqu'elle lancera sa propre initiative pour dénoncer la libre circulation, elle apparaîtra comme moins extrémiste face aux revendications de l'initiative ZAFI.

Pietro Bugnon/jzim

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