Aucune réforme ne parviendra à avantager tout le monde, a averti le comité bourgeois qui réunit le Centre patronal vaudois, le Conseil suisse des aînés et des parlementaires issus du PDC, du PBD, du PVL et du PLR.
Les femmes devront payer un lourd tribut en travaillant jusqu'à 65 ans comme les hommes, argue le comité. Mais, ajoute-t-il, l'accès au 2e pilier dont un demi-million d'entre elles ne dispose pas sera facilité.
Les femmes toucheront aussi le bonus AVS de 70 francs prévu pour tous les nouveaux rentiers. Celles qui sont mariées profiteront en outre du relèvement de la rente AVS de couple à 155% au lieu de 150% d'une rente individuelle.
Hausses de cotisation salariale
Le financement prévu est équitable, estime le comité. Tout le monde y contribuera via une hausse modérée de la TVA qui sera indolore pour les consommateurs jusqu'en 2021, année où la taxe sera relevée de 0,3 point.
Employeurs et employés mettront la main au portemonnaie via des hausses de cotisation salariale.
Désaccord au PLR
Cette thématique va assurément encore soulever des discussions au PLR, qui est divisé sur la question. Si le parti, comme l'UDC, a rejeté la réforme au Parlement, celle-ci est soutenue par la gauche, le PDC, le PBD et le PVL.
Sur les ondes de la RTS vendredi, la conseillère nationale Isabelle Moret (PLR/VD) a répété le caractère "profondément injuste" du paquet de réformes qui sera soumis au peuple le 24 septembre prochain.
Une injustice qui frapperait, selon elle, "les femmes, les jeunes, mais aussi les retraités actuels".
ats/hend
Un déficit qui pourrait atteindre 40 milliards
Avec l'évolution démographique et l'augmentation de l'espérance de vie, le financement du système ne sera bientôt plus assuré. Les personnes actives financent déjà les rentes des retraités à hauteur de 1,3 milliard de francs.
Depuis 20 ans, tous les projets de réforme d'envergure ont toutefois échoué en raison de guerres de tranchées idéologiques. Dans ces conditions, le déficit de l'AVS dépassera les 40 milliards en 2035 et les rentes risquent de ne plus pouvoir être versées.