Modifié

Le PLR et le PS s'affrontent à distance sur la réforme des retraites

Le chef du groupe parlementaire PLR Ignazio Cassis, en compagnie de la présidente du parti Petra Gössi (à droite), lors de l'assemblée des libéraux-radicaux, samedi 24 juin à Granges (SO).
Le chef du groupe parlementaire PLR Ignazio Cassis, en compagnie de la présidente du parti Petra Gössi (à droite), lors de l'assemblée des libéraux-radicaux, samedi 24 juin à Granges (SO).
Les délégués du PLR ont recommandé de voter non à la réforme des retraites, sur laquelle les Suisses voteront le 24 septembre, tandis que dans le même temps samedi, l'assemblée du PS fourbissait ses arguments pour la campagne.

Les délégués socialistes n'ont pas eu à se prononcer sur un mot d'ordre. La base l'avait déjà fait en avril dernier. Elle avait alors dit oui à plus de 90% à la Prévoyance vieillesse 2020.

>> Lire aussi : Les membres du Parti socialiste plébiscitent la réforme des retraites

Mais le sujet était bien présent samedi à Fribourg, où les socialistes se rassemblaient. Avec son punch habituel, Christian Levrat s'est attaché à démontrer ce qu'il a appelé les "cinq mensonges" contre le projet du conseiller fédéral Alain Berset.

Les "cinq mensonges"

Primo, à la baisse du taux de conversion du deuxième pilier fait face une augmentation de 70 francs des rentes AVS; à la hausse de l'âge de la retraite des femmes répondent une meilleure prise en compte des temps partiels, une amélioration de la situation de ceux qui doivent quitter leur emploi après 58 ans ainsi que des possibilités de retraites anticipées pour les revenus les plus faibles, a argué Christian Levrat.

Ensuite, la réforme ne se fait sur le dos des jeunes, car un renforcement de l'AVS diminue la nécessité de souscrire à une assurance privée, de type troisième pilier. Christian Levrat réfute aussi l'argument selon lequel la réforme induirait un système à deux vitesses. La réforme ne se fait pas non plus sur le dos des femmes, estime-t-il, les avocates aisées "à la Petra Gössi ou à la Isabelle Moret" exceptées.

Enfin, le président du PS a fustigé la récente polémique autour des rentiers qui vivent à l'étranger.

>> Lire aussi : Environ un tiers des retraités touchent leurs rentes AVS à l'étranger

Opposition du PLR

A l'inverse, les délégués du PLR, réunis samedi à Granges, dans le canton de Soleure, ont eux clairement rejeté la réforme, par 256 voix contre 5 et 4 abstentions. Le parti estime qu'elle ne résout aucun problème, qu'elle est injuste, qu'elle met en péril les assurances sociales. En outre, elle reporterait l'endettement sur les générations futures, de l'ordre de plusieurs milliards de francs dans les prochaines décennies, selon le PLR.

Les libéraux-radicaux voient dans les 70 francs supplémentaires "une politique de l'arrosoir". Ils ne disent pas non à une réforme, ils disent non à la réforme soumise au peuple le 24 septembre, a assuré le chef du groupe parlementaire, le Tessinois Ignazio Cassis, favori de la course au Conseil fédéral.

Plan B

Le PLR a un plan B: procéder à une réforme par "petit paquets" en séparant l'AVS (1er pilier) et la LPP (la prévoyance professionnelle, soit le 2e pilier). Pour l'AVS, il faut fixer l'âge de la retraite à 65 ans pour les femmes et les hommes, tout en assurant un financement supplémentaire avec une hausse de 0,6% de la TVA, a fait valoir la conseillère nationale zurichoise Regine Sauter. Quant à la LPP, une baisse du taux de conversion est nécessaire, mais avec une compensation au sein du 2e pilier.

>> Lire aussi : L'interview d'Isabelle Moret (PLR/VD) vendredi sur RTS La 1ère

ats/ta

Publié Modifié