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Investir dans une votation ne garantit pas une victoire, selon une étude

C'est le camp du non, donc celui des perdants, qui a fait paraître le plus d'annonces dans la presse. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Les campagnes les plus dépensières ne remportent pas forcément les votations fédérales, selon une étude / Le Journal du matin / 2 min. / le 27 juin 2017
Après avoir analysé la campagne sur la stratégie énergétique, soumise au peuple le 21 mai, l'Université de Berne conclut que ce ne sont pas forcément ceux qui dépensent le plus qui remportent les votations fédérales.

Pas moins de 1127 annonces ont été publiées dans 52 titres de la presse suisse durant les huit semaines qui ont précédé le vote sur la stratégie énergétique 2050, soit deux fois plus que la moyenne, selon le laboratoire Année politique suisse, qui analyse les campagnes de votation depuis 2013.

Si le projet énergétique de Doris Leuthard a finalement été accepté par 58,2% des votants, c'est pourtant le camp du non, celui des perdants, qui a fait paraître le plus d'annonces dans la presse. La victoire ne revient donc pas forcément à ceux qui noircissent le plus les pages des journaux, même si on ignore toujours les montants exacts dépensés par les deux camps.

Professionnalisation des campagnes

Autre enseignement révélateur d'une nouvelle tendance: la répartition géographique des annonces a été mûrement réfléchie, avec des différences majeures selon les sensibilités cantonales, notamment en Argovie et au Tessin.

"C'était assez typique, avec l'Argovie, on ne mentionne même pas le nucléaire", rapporte Marc Bühlmann, directeur du laboratoire Année politique suisse, auteur de l'étude. "Au Tessin, on a essayé de montrer que le oui pour cette loi aide aussi pour le marché du travail."

On essaie de cibler les électeurs, c'est une professionalisation de ces campagnes qu'on peut observer depuis quelques années seulement.

Marc Bühlmann, directeur du laboratoire Année politique suisse

>> Lire aussi : La campagne sur la stratégie énergétique a été "courte mais intense"

Rouven Gueissaz/lgr

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"Là, c'était assez typique, c'est pas seulement cet exemple avec l'Argovie où on ne fait justement pas de la publicité pour cette loi d'énergie avec une sortie du nucléaire, exactement on ne mentionne même pas le nucléaire, mais aussi au Tessin où on a essayé de montrer que le oui pour cette loi d'énergie ça aide aussi pour le maché du travail, on a pris un thème qu'on sait qu'au Tessin c'est important. Donc on essaie de cibler les électeurs et puis ça c'est une professionalisation de ces campagnes qu'on peut observer depuis quelques années seulement."

Rouven Gueissaz/lgr

Une campagne "à la carte" donc, avec une répartition géographique des annonces répondant aux caractéristiques cantonales... Rien en Argovie sur la sortie du nucléaire, par exemple... Marc Bühlmann est le directeur du laboratoire "année politique suisse", auteur de l'étude.