Les Suisses pourront peut-être bientôt prouver leur identité de manière électronique, au même titre qu'avec un passeport ou une carte d'identité traditionnels.
Alors que plusieurs plateformes se développent parallèlement, un match se dessine entre l'Etat et le secteur privé, au moment de décider qui va gérer ces identités électroniques.
Projet par La Poste et les CFF
La Poste et les CFF ont récemment présenté leur projet, baptisé SwissID, basé sur un seul nom d'utilisateur et un seul mot de passe pour plusieurs services.
D'ici fin 2018, 4,5 millions de Suisses pourraient adhérer à cette nouvelle forme d'identification en ligne. Mais les écueils sont encore nombreux, notamment du point de vue juridique.
Système mi-public, mi-privé?
Pour Markus Naef, directeur de SwissSign, la société qui gère SwissID, la solution est toute trouvée, identique au fonctionnement actuel. "L'Etat a le contrôle sur l'identité, mais le passeport ou les cartes d'identité sont produites par un tiers."
Le Conseil fédéral mise sur un système mi-public, mi-privé, selon la récente consultation consacrée à la loi sur les moyens d'identification électronique. Mais le projet ne va pas dans le bon sens, pour le conseiller national Jean Christophe Schwaab (PS/VD), qui estime que ce dossier doit rester aux mains de l'Etat.
Mises en garde
"Si on donne aux acteurs privés le pouvoir de définir ce qu'est l'identité numérique, comment on y accède, comment les données sont gérées, on ferait une grave erreur", estime le socialiste. "Et cela, tant au niveau de la protection des données que de l'autorité publique, qui perdrait tout contrôle sur le garantie de l'identification."
Selon les informations de la RTS, les responsables de SwissID viennent d'acquérir les droits d'une autre plateforme concurrente, laissant présager d'une fusion des systèmes. Reste à voir quelles banques, quelles assurances et quelles autorités cantonales se déclareront prêtes à rejoindre le projet.
Rouven Gueissaz/kkub