Le débat fait rage depuis près de 20 ans en Suisse, mais il n'a jamais trouvé de majorité aux Chambres fédérales. Ces dernières années, pas moins de trente interventions parlementaires en faveur d'un congé paternité ont ainsi été débattues puis rejetées.
Cette fois, la majorité de droite ne prendra sans doute pas le risque de soumettre l'initiative telle quelle au peuple, même s'il n'est pas certain que les Suisses acceptent un congé paternité de 20 jours alors qu'ils refusent six semaines de vacances.
Et avant même le dépôt du texte, on évoquait déjà sous la Coupole fédérale la possibilité de lui opposer un contre-projet.
"Le peuple veut une solution du Parlement"
Le PDC grison Martin Candinas est l'auteur de l'une des initiatives parlementaires les plus récentes sur le sujet. Il demandait un congé de dix jours, soit moitié moins que l'initiative. Aujourd'hui, il souhaite que son idée serve de base à un éventuel contre-projet: "Je pense qu'on a de bonnes chances de déposer un contre-projet. Je ne crois pas que l'initiative ait une chance devant le peuple, mais je crois aussi que le peuple veut que le Parlement cherche une solution."
Dans ce contexte, et même s'il a été rejeté une première fois, le modèle du PDC grison apparaît comme celui qui serait le plus à même de rassembler une majorité. Martin Candinas souhaite même un retrait de l'initiative pour que tout le monde se batte ensemble pour un congé de dix jours, "un bon compromis helvétique."
Autres solutions évoquées à Berne
Mais, au-delà de la durée d'un éventuel congé paternité, d'autres idées circulent aux Chambres fédérales: celle d'un congé parental de 14 semaines pour autant que les deux parents travaillent ou celle de voir la mère céder volontairement une partie de ses 14 semaines de congé au père.
Actuellement, selon les données de l'OCDE, la Suisse est l'un des pays les moins généreux en la matière, même si de nombreuses entreprises accordent déjà de leur propre initiative des congés paternité plus ou moins longs.
Rouven Gueissaz/oang
"La population veut un congé paternité"
107'106 signatures validées pour le congé paternité ont été déposées mardi à la Chancellerie fédérale à Berne.
Les initiants précisent qu'ils ont pu récolter en tout plus de 130'000 signatures en une année, soit six mois avant l'échéance du délai de récolte de signatures.
Ils estiment que ce succès, tant dans la rue que sur internet, "montre bien que la population veut véritablement maintenant un congé paternité."